Last but not least ? Facile …

Le voilà, l’épisode final du premier volet de cette belle aventure. Déjà un an – même pas au fond, à peine onze mois ! – et me voici au Canada.

Une chose à la fois. Je quitte donc aux dernières nouvelles Smith Rock en Oregon. Je pars vers Eugene, dans le même Etat, pour passer dire bonjour à Antonio, Aaron et Jessica que j’ai rencontré à Smith la semaine précédente. Nous irons grimper à [FlagStone] ensuite au [Mount Beacon] près de Portland, où – juste pour le trip – nous passerons une nuit en portaledge. Pour ceux qui ne connaissent pas, un portaledge, c’est en fait une sorte de lit de camp que l’on installe sur une paroi verticale pour pouvoir y passer la nuit. C’est ainsi que les gens réalisent des voies de plusieurs jours, dormant suspendu dans le vide. C’est très sympa, mais particulièrement encombrant ! J’ai donc eu mon premier aperçu de la chose et dans les prochains mois j’espère bien pouvoir m’engager sur de telles voies de plusieurs jours !

Ensuite, le mauvais temps arrive et je me résigne, assez fatigué des dernières semaines, à rejoindre Vancouver en une traite. Je me ferai accueillir par Gaetan et Lucie pour ma première nuit, ensuite par Adrien pour la semaine suivante. Commence alors une semaine de mise sur pied, à checker le meilleur deal pour un abonnement téléphone, obtenir un numéro social en vue de pouvoir travailler, et surtout, trouver une colloc’ ! J’arrive en ville le premier septembre et je découvre que naturellement, point de vue logement, c’est le gros rush étudiant et c’est la guerre ! De plus je cherche quelque chose d’assez spécifique, soit une colloc’ avec plus de 4 personnes et une ambiance conviviale (oui, ici c’est spécifique apparemment ^^). Pas question de s’esquiver pendant un an et rester enfermé dans sa chambre. Je suis donc au taquet sur les annonces et envoie plus d’une cinquantaine de mails pour finalement, après une semaine, trouver ce que cherchais ! Durant la semaine, j’ai pu également rencontrer un peu la populace belge présente en ville et me rendre une fois de plus compte que le monde, et particulièrement la Belgique, est minuscule !

Nous sommes fin de la première semaine de septembre, et la chambre se libère le premier octobre. Mhmm, il fait magnifique dehors et apparemment, ce n’est pas si courant pour cette période ! Squamish, le plus grand spot de grimpe du pays, est seulement à 45 minutes de route. Mhmm, est-ce que je cherche raisonnablement un job et assure ma position financière pour les mois à venir, ou est-ce que je craque quelques semaines de grimpe avant que la pluie ne se ramène pour de longs mois d’hiver ?

J’arrive donc au pied du Chief, la principale montagne de Squamish, et sur qui je tombe ? Naturellement Ben, que j’avais déjà rencontré à Smith Rock, à plus de 750 km de là. Squamish est magnifique. Des montagnes partout, majoritairement du soleil. Peu importe ce qui va se passer par après, aucun regret !

Nous avons de la chance sur le temps. Sur mes deux semaines, seulement deux jours de pluie. Squamish est un paradis pour le bloc, l’escalade traditionnelle et possède une bonne quantité de routes sportives de qualité. Bref, obligé d’y trouver son bonheur ! Ce qui est assez marrant, c’est que à Squamish, les endroits pour se poser sont assez concentrés et il n’est pas rare de tomber sur des stars de la grimpe. Ben est tombé sur Alex Honnold fin aout et nous avons grimpé et discuté au calme aux côtés de Jimmy Webb. Comique.

Ben est là pour le mois, je grimperai donc la majorité du temps avec lui, switchant entre pousser nos limites en sport et y aller tranquillement avec la trad’. Grâce à ces deux semaines, le niveau est à nouveau un peu amélioré et je prends confiance pour aller plus loin en trad’.

Les deux moments forts du périple :

1) Nous grimpons des voies sportives assez faciles car des amis de Ben sont de passage et nous sommes un gros groupe, juste là pour profiter de la belle après-midi. Nous sommes donc une bonne dizaine au pied de la paroi sur une ligne de plus de dix mètres, lorsque l’on aperçoit un écureuil entre la paroi et notre ligne humaine, au sol. Je ne sais pas comment il est arrivé là, mais ce dernier semble complètement paniqué et envisage une sortie par la gauche. Un mètre en avant et, manque de bol, des jambes ! Mert’, demi-tour, deux mètres vers la droite et, manque de bol, des jambes ! Il se retourne vers la paroi, regardant vers le haut “Mhmm, ça va pas le faire, le côté mur de ce mur est bien trop vertical” semblait-il dire, pour ensuite tenter une sortie deux mètres vers la gauche, ça sera sans doute mieux et, manque de bol, des jambes damned ! Complètement désemparé, ce pauvre écureuil nous a fait ce petit jeu pendant 30 secondes, soit une bonne dizaine d’aller-retour sous nos yeux amusés, pour finalement se tourner à nouveau vers la paroi et se dire : “Fuck it”. Il a donc littéralement marché sur ce mur vertical parfaitement lisse jusqu’à disparaitre. On était sur le cul 🙂 Et encore, après cette échappée, on le voit redescendre quelques mètres, tête la première, et prendre un autre chemin vers la droite.

2) Avant-dernier jour de grimpe, nous avons un projet pour le dernier jour qui est un truc assez challenging, du moins pour moi : le Grand Wall. C’est une des ascensions classiques de Squamish, mais c’est assez solide. La première ascension a duré 40 jours ! (pour les curieux, c’est principalement de la trad’ : 5.10b, 5.10b, 5.8 sport (4 bolts pour 40m, heu … runout ?), 5.9 sport (tout aussi runout), 5.10b traverse, 5.10b, 5.11a ainsi qu’une bolt ladder, 5.11a bolted, 5.10b, 5.10c. Autant je suis à l’aise en 7- en sport, autant du 6c (5.11a) en trad’ c’est pas de la blague et suis encore loin de leader ça ^^). Donc nous sommes tous autour de la table de pique-nique en début de soirée, après une bonne journée de grimpe, et nous rendons compte qu’en fait demain, il va pleuvoir ! Damn, la pluie se ramène pour plusieurs jours et tout le monde s’en va … Mhmm … Je blague alors sur le fait de partir là, maintenant. Résultat ? Cam, Josh, Ben et moi, on s’en va à minuit du camping, 3 cordes sous les bras, pour 9 longueurs de nuit (on skippe quand même les deux premières). Oh ouais ! Cam et Josh sont les leaders, soit ceux qui sont seront en tête pour les voies, et Ben et moi sont les poids morts 😀 La route ne sera vraiment pas évidente, avec des traversées plus qu’effrayantes à quelques centaines de mètres du sol, c’était intense ! Le moment fort : lorsque Josh est au crux (l’endroit le plus difficile) de The Sword (la première 5.11a) et commente : “Oh damned, that’s hard. Ow damn, I won’t do it … – You’re fine ? – Yeah, I’m fine … but the cam is rolling … Damnit ! Ok no, that’s ok … Ow that’s rolling again ! OK, fuck it, I go. Watch me !”. Tout ceci à 3h du mat’, 200m de haut. Intense :p Finalement Cam pourra la leader nous continuons pour, lors la dernière voie, se rendre compte que notre lampe frontale ne sert plus à rien : c’est déjà le matin ! Après 9h de grimpe, nous y sommes ! Mais, ça n’est pas la fin. Reste Bellygood ledge, un rebord de pas plus de dix centimètres au dessus du vide et non protégé, excepté par la corde fixée au suivant qui se trouve à quinze mètres, et un peu moins d’une heure de trekking. Nous retrouvons les autres au camping en train de déjeuner, les mêmes que nous avons quitté neuf heures plus tôt. Grosse journée au calme et dodo tôt ce soir ! Je vous ai glissé quelques photos extra car je n’avais naturellement pas mon appareil sur moi 😉

Le premier octobre approche, je me suis bien amusé, et il est temps. Merci à tous d’avoir suivi la chose, ça m’a fait plus que plaisir de pouvoir faire plaisir en partageant mon plaisir 😀 Je continuerai peut-être ce blog avec les prochaines aventures à venir, ou en ferai un différent pour la suite … Sentez-vous libres de vous désinscrire de la newsletter dans tous les cas. En espérant que cela en a inspiré certains et motivé d’autres à faire ce qu’au fond vous avez toujours voulu faire. La vie est faite pour être vécue, lancez-vous, surtout si vous en avez l’occasion ! (et vous en avez bien plus l’occasion que ce que vous croyez, si si) Trop de gens passent à côté de leurs rêves. Et non, je n’ai pas rencontré que des jeunes sur la route 🙂

BREF, FAITES-VOUS PLAIZ !

Alex.

Oregon

(Sorry, aucune inspiration du moment pour ce qui est du titre ^^)

En route vers le second des trois Etats américains que je traverserai, en l’occurrence l’Oregon ! A peine passée la limite territoriale que je me prends une gigantesque tempête de grêlons. Décidément, ce changement climatique ne va pas faciliter les choses.

Je suis toujours la Sierra Cascade Road pour éviter les gigantesques et ennuyeuses autoroutes. Ensuite Adam me dit qu’il a oublié son capodastre sur ma guitare. Ma route n’étant pas trop éloignée de sa position, je décide de faire la boucle. C’est ainsi que j’arrive à Williams, un petit village sacrément hippie dans le sud, dont la spécialité première est la culture de marijuana, car oui, une fois de plus, ici c’est légal (d’en cultiver du moins). Adam me présente à ses hôtes, une famille assez, mhmm, particulière … mais intéressante ! Je reste alors une petite semaine à travailler pour eux et me refais assez de fonds que pour atteindre le Canada.

Les incendies sauvages sont effroyablement fréquents en Californie et en Oregon, et il n’est pas rare qu’une vallée, typiquement celle ou j’étais, se retrouve enfumée pour quelques jours entiers, rendant le paysage et l’atmosphère glauque et mortuaire. Heureusement, je ne suis pas le seul jeune à travailler et l’ambiance y est sympathique.

Ensuite je reprends route vers le nord, vers la dernière idée que j’avais en tête depuis longtemps avant l’étape finale : Smith Rock. Une énorme formation de roche volcanique, de plus de cent mètres de haut. L’endroit est assez similaire à Piedra Parada, en Argentine, à l’exception que la rivière traverse des kilomètres de zones agricoles et est donc si polluée qu’elle ne donne pas grande envie de s’y baigner. Mais par contre, l’endroit compte plus de 1600 voies. Pas de quoi s’ennuyer ! La tour nommée Monkey Face de par sa forme en tête de singe est le symbole du parc et possède sur l’une de ses faces l’une des voies les plus compliquée au monde, “Just Do It”, côté 5.14c, soit 8c+. Mais heureusement, ce n’est pas l’unique route menant au sommet ! La plupart des voies sont sportives, ce qui n’empêche pas de trouver certaines fissures de haute qualité.

Le camping est très convivial, cheap, et les infrastructures du site sont plus que bien aménagées. Y trouver des compagnons de grimpe est donc un jeu d’enfant. Je pensais rester quelques jours au maximum, mais je me suis tellement laissé porté par la magie de l’endroit que j’ai étendu la chose à 13 jours. La limite du camping en étant de 14, les rangers me font sympathiquement signe qu’il est temps que j’aille voir dans d’autres contrées si j’y suis, ce qui au fond est plus qu’apprécié par mon pauvre organisme à qui je n’ai donné qu’un jour de repos sur les treize.

Je rencontre de plus en plus de gens qui viennent ou vont à Vancouver. On ne me parle qu’en bien de cette métropole et on me vend du rêve sur Squamish, l’un des plus grand site de grimpe du pays qui à mon plus grand bonheur, ne se trouve qu’à 45 minutes de la ville. J’ai déjà mon groupe de copains pour grimper durant Novembre et Décembre !

Même état d’anxiété que lors du départ. Je jouis à l’idée d’avoir tellement de cartes en mains pour l’année à venir. Reste à voir laquelle il sera bon d’utiliser.

Call If Horny – Part IV and last one

Et pour clôturer ce chapitre sur la Californie, une petite vidéo réalisée par Loïc durant ce mois de juillet. Enjoy !

Call If Horny – Part II

– L’honneur du titre revient, toujours, à Monsieur Cobut –

Second épisode de l’aventure californienne. Tant pour vous que pour moi, ça sera plus simple de scinder la chose ainsi.

Nous en étions donc à ce que les deux filles s’en aillent vers de différentes contrées pendant que nous restons, Loïc, Nathan et moi-même, à Tuolumne Meadows, partie supérieure du mythique Yosemite National Park. Pendant que Loïc amène les filles à la station de bus dans la vallée, j’en profite avec Nathan pour faire une magnifique voie surplombant le lac. Ensuite l’après-midi nous irons jouer sur le Puppy Dome (car oui, Tuolumne c’est un ensemble de petits et moins petits domes de pur granite, au beau milieu de gigantesques forêts de pins). (Et leurs noms sont parfois funky)

Le lendemain, Nathan nous quitte et nous entamons avec Loïc un projet qui nous surprendra quelque peu. La voie que nous entamons à 11h est estimée à 6-8h de grimpe et 1h30 de marche pour la descente. Elle fait 300 mètres de hauteur, et pas loin de 500 mètres en longueur, soit la distance à réellement escalader. Tout cela entièrement en traditionnelle et en 14 longueurs. Nous commençons bien heureux le projet en estimant que 11h + 7h de grimpe + 1h30 de descente, c’est aisément tranquille pour pouvoir diner au calme au camping. La première longueur nous coutera une heure à chacun. C’est la plus délicate de l’ensemble de la route et le fait qu’elle soit à moitié humide n’a sûrement pas aidé. Nous avons donc pris 2h pour nos premiers 40m. Nous repassons en revue le Topo et décidons de continuer. Heureusement, cela se facilite sur la suite et nous continuons de bonne humeur notre grimpette vers le sommet. Le temps nous rattrape bien trop rapidement et c’est sur des petites terrasses où l’on peut à peine poser deux culs que nous profitons à pleins poumons de cet air à 200% frais, de la vue sur ces pins qui ne nous paraissent maintenant pas plus grand que des centaines de Jelly Bellies (juste les verts), et d’un coucher de soleil grandiose.

Voilà ! Le soleil est couché, nous revenons tout doucement à la réalité et nous rendons sympathiquement compte que tiens, nous ne sommes en fait qu’à la moitié et n’avons qu’une lampe frontale pour deux (cette sauce d’Alex a oublié la sienne au campement). Mhmm, intéressant. Marrant de se dire tout de même que nous avons 150 mètres dessous, 150 mètres dessus, et aucun échappatoire 😀 Une barre de céréale, une petite pomme, de la flotte, et c’est reparti ! Grimper de nuit est également assez agréable. Le seul soucis est cette unique lampe qui nous obligera à faire de très courtes longueurs, et poussera Loïc à avancer à l’aveuglette pour tout le reste de l’escapade, la lampe étant indispensable pour ouvrir la voie et installer les relais. Nous passons donc en mode machine et calmement, avec l’aide précieuse du Topo pour ne pas se perdre, continuons jusqu’à finalement atteindre le sommet, lorsque justement il commençait à réellement faire bien froid.

Nous faisons rapidement une petite photo-souvenir de nos bouilles et entamons la descente. Il n’y a plus besoin de corde pour celle-ci, mais dans le noir complet et sans connaitre, ça n’est tout de même pas toujours évident. Après un certain temps, nous atteignons enfin l’orée du bois et marchons pour une petite heure de plus vers la voiture, en gueulant des chansons pas vraiment répétitives (même pas pendant 1h d’affilée) pour éloigner les ours.

Enfin ! La voiture ! Quelle heure? 3h ?!!

Avec le datage de la photo, on a pu voir après coup que nous ne sommes arrivés au sommet qu’à 1h50, et non vers 11h-00h comme nous le pensions. 14h50 de grimpe, 1h10 de trekking au beau milieu de la nuit. Eh bien, belle première !

Le lendemain, nous prenons la matinée de congé et grimpons encore un peu l’après-midi avec de sympathiques nouveaux projets pour les jours à venir. Malheureusement, cette grimpette aura eu raison de nous et nous nous voyons trop détruits que pour entamer et profiter comme il se doit un projet similaire. Nous quittons alors finalement le parc et entamons notre route vers le nord, plus précisément vers le lac Tahoe. Plusieurs zones de grimpe nous attirent vers ces contrées.

Le lac Tahoe étant sur-touristique, surtout le week-end, nous nous dirigeons vers le lac Echo en espérant s’y baigner, faire un peu de bouldering et qui sait, un peu de grimpette. Nous ne connaissons pas la zone mais arrivés sur place, nous parvenons tout de même à nous amuser sur deux supposées voies et profiter comme il se doit de la masse d’eau offerte. Le soir venant, nous sommes en train de profiter d’un bon Coca frais après une efficace journée lorsque Bill et son fils nous invite à prendre une petite embarcation à moteur pour nous loger dans sa cabane, à l’autre bout du lac. L’endroit est paradisiaque. Nous arrivons au bout du lac et à notre plus grande surprise, après 5 minutes dans un minuscule canal au fond du lac primaire, nous débouchons sur un second lac “secret”. Nous apprendrons par après que la plupart de ces cabanes, uniquement accessibles par bateau, sont propriétés d’un grand nombre de professeurs de l’université de Berkeley. Un autre lac un peu plus loin était celui des profs de Stanford. Damn !

Calme complet, pas d’électricité, au bord de ce lac paradisiaque, nous avons quelques pensées pour l’ami Tesson au bord de son Baikal.

Le lendemain, petite promenade matinale à 6h lorsque le lac est encore un miroir parfait, petit trekking avec la famille pendant la matinée, et nous reprenons la route pour la côte cette fois. Nous passerons par San Francisco à nouveau pour prendre Adam qui partagera quelques jours d’aventure avec nous avant de continuer de son côté ses recherches de vie.

Adam est à la recherche d’une communauté d’artistes pour lesquels il pourrait cuisiner car il adore ça. Nous passons donc dans une zone un peu plus spécifique de la Californie. Nous remontons depuis San Francisco la fameuse route California 1, qui ne manque pas à sa réputation. Ensuite nous arrivons dans ce que l’on appelle l’Emerald Triangle, l’une des principale zone de production de cannabis de l’ensemble des Etats-Unis. Nous passons également par un endroit curieux appelé Area 101, en référence à l’Area 51 et la route 101 qui traverse la zone. C’est en ce lieu que se passe chaque année la Emerald Cup, “the world’s longest running outdoor organic cannabis cup”. Nous avons pu également assister à un speech de Laura Eisenhower, la petite fille du 34ème président des Etats-Unis, à propos des Aliens. Comique.

Nous reprenons ensuite la route, faisons nos adieux à Adam qui s’en va avant que nous arrivions à Redding et rejoignons Jenni, Rudy et Little Rudy, la famille d’accueil de Loïc lors de son échange il y a de cela 6 ans. Jenni, malgré sa cinquantaine, est sur-active et nous emmène faire du ski nautique, nous pousse à aller grimper aux alentours et faire telle ou telle descente en rafting. Pas très reposant, mais plus que plaisant !

Le Canada approche, Vancouver particulièrement. Les démarches administratives pour mon Working Holiday Visa touchent à leur fin et j’aspire de plus en plus à me poser un petit moment. Du bon en vue !

PS : En ce moment, il y a autour de moi 7 incendies sur les montagnes avoisinantes dont on peut voir les fumées à des lieues à la ronde. Et parait que la saison des incendies n’a pas encore commencé … Ah oui, il fait 40 degrés constamment dans cette ville pendant l’été 🙂

Call If Horny – Part I

– L’honneur du titre revient à Monsieur Cobut –

Long time no see !

Voilà maintenant un mois que je suis au pays des ‘Ricains, mais plus précisément, en Californie. C’est ma toute première aux States (C’t’aïe tss) et je découvre de tout. A commencer par l’un de mes derniers entretiens avec des douaniers pour un bon bout de temps, et non, ils n’ont pas l’air bien plus formés que ceux d’Amérique du Sud et Centrale. Sans doute un status universel …

Loïc et Sophie ont déjà atterris dans la zone de Sacramento, Gaëlle arrive une dizaine de jours plus tard et j’ai une petite semaine pour remonter jusqu’au Yosemite, point de RDV. Je commence tranquillement ma remontée à l’aide des précieuses “Sierra Cascade Maps”, une séries de cartes routières faites pour les voyageurs à deux roues (plus précisément les cyclistes, et pas ces foutus motards) par l’association Adventure Cycling. C’est pas mal fait et permet d’éviter les grosses villes en profitant de la plus belle nature que la Californie peut nous offrir.

J’ai encore quelques petits stress lorsque je m’isole réellement pour la nuit ou que je prends des routes très peu fréquentées, mais cela fait tout de même plaisir de pouvoir à nouveau camper n’importe où et ne pas devoir demander à chaque arrêt si le chemin entrepris m’emmènerait vers un quelconque village renégat ou non. Note, maintenant, ce sont les rangers et leurs amendes salées pour camping sauvage que je redoute.

Gros coup dur donc : la recherche de spots privés pour pouvoir y mettre la tente. De retour à la “civilisation moderne”, du coup accueilli par des “On my property ? Absolutely nooo way” ou encore des panneaux souhaitant la bienvenue à tout étranger (ou pas). Bref, je me tiens donc à l’écart et rencontrerai peu de gens pendant cette remontée. Une petite semaine seul avant un mois avec les autres ne peut sûrement pas me faire de mal au fond.

Arrivée au parc national Yosemite, attendu depuis si longtemps pour l’escalade. J’y arrive un jour avant les autres, car trop impatient, et rencontre Angie avec qui j’irai faire ma première (d’une longue série) voie en escalade traditionnelle (ou encore la trad’), relativement courte mais offrant une vue surplombante sur la vallée. Enchanteur.

Loïc et Sophie me rejoignent le lendemain. C’est avec la joie d’un enfant de dix ans devant son sapin de Noel que je déballe la commande passée chez Metolius pour pouvoir grimper à notre aise avec Loïc et les filles. Metolius, une marque assez reconnue dans le monde de la grimpe, a accepté de me sponsoriser et me fournira tout le matériel d’escalade dont j’ai besoin au prix coutant. Agréable.

Nous entamons alors l’escalade en fissures. Dans du granite poli de telle qualité, c’est incroyable et les deux autres y prennent – je pense – rapidement gout. Nouveau départ pour tout le monde, apprentissage des différentes manières d’aborder ce nouveau type d’escalade, tant aux mains qu’aux pieds. Intéressant et surtout, beau.

A chaque fois que l’on arrive au bout d’une voie, cette vue sur la vallée qui n’est jamais moins impressionnante la seconde fois.

Nous quittons ensuite la zone pour San Francisco, où nous devons passer prendre Gaëlle à l’aéroport. Les 3 cocos s’en vont pour une auberge de jeunesse dans le centre pendant que je rejoins Adam, contacté via CouchSurfing. Je n’ai jamais aimé les villes, mais c’est bien la première fois que je suis ébahi par la beauté des édifices urbains. Adam est un sacré personnage, attachant et débordant d’énergie positive. Il nous fera une visite personnalisée de la ville selon ses critères qui sera sans doute plus intéressante que l’ensemble des visites touristiques organisés par les agences. Si nous restons quelques jours en ville, c’est également parce que nous avons prévu d’aller voir l’ami Xavier Rudd en concert au Fillmore. Ca faisait bien trop longtemps que je n’en avait plus fait tiens. Nous accompagnons Adam a des soirées disons parfois alternatives. C’est par exemple comme cela qu’à mon plus grand plaisir nous atterrissons dans une soirée / jam pour y jouer de la musique toute la nuit durant. Guitares, harmonicas, flutes, contrebasse, batterie, … Tout y est ! Pendant ces jours là, Sylvain, un autre étudiant de Louvain promouvant la bière belge chez les ‘Ricains, se joindra également à nous.

Naturellement, je me fais voler mon sac et dedans, mon appareil photo avec ses objectifs, divers bazars et également pour la première fois du voyage : mes clés. Bon les photos, ça fera dix jour de perdus, c’est pas la mort. Le matériel volé, j’espère que l’assurance pourra prendre ça en charge, mais si c’est le cas, ça sera bien la dernière car je leur coute trop cher parait ^^ Par contre pour les clés c’est ennuyeux. Le cadenas est posé, le guidon bloqué … Mh. Je craque finalement pour un serrurier qui s’avérera être plus que compétent et sera capable de me refaire des clés pour la plupart des serrures. Je détruit ensuite le cadenas à la foreuse et peut partir en quête de tout ce qui était dans mon sac à l’aide de ce cher CraigsList. N’étant toujours pas sûr que l’assurance m’aidera et arrivant vraiment au bout de mes ressources financières, je repasse au Nikon D50, mon tout premier appareil, le meilleur rapport qualité prix existant en mon opinion. Pour pas loin de 100 euros, j’ai donc de quoi faire des clichés corrects, mais j’ai tout de même du mal à rétrograder et perd un peu mon gout pour la photo durant les semaines qui viendront.

Nous repartons au Yosemite avec Gaëlle et passons à nouveau quelques jours dans la vallée. Nous nous faisons réveiller une nuit par un ours qui a pris la bougie à la citronnelle pour un donut au miel et prends le temps qu’il faut pour n’en laisser que sa structure en métal. Nous sommes réveillés dans nos tentes, mais bizarrement, ne pointons pas le bout du nez. Les ours sont assez courants ici et heureusement, rarement violents. Assurez-vous juste de ne pas dormir avec un pot de Peanuts Butter sous le bras !

Nous passons par le “Big Swing” au pied de la paroi du mythique “El Capitan”. Une énorme balançoire nous propulsant dans le vide. Plus impressionnant que ce dont ça a l’air ! Le vidéos rendront sans doute mieux mais j’attends le montage de Loïc pour vous le partager.

Nous décidons ensuite de quitter la vallée, car en été, c’est rempli de touristes et surtout très chaud pour l’escalade. Nous allons alors vers Tuolumne Meadows, la partie supérieure de ce même parc national, mais à 2500 mètres d’altitude, ce qui nous fourni la parfaite température pour grimper les sommets de granites que la zone nous offre. Nous rencontrons Nathan, de Washington State, qui grimpera avec nous durant 3-4 jours.

Déjà deux semaines sont passées et les filles nous quittent. L’une pour aller shopper à San Diego et l’autre pour aller étudier en Belgique. Quelle idée !

Green, go !

Dernier gros run (enfin presque !) avant de se reposer une petite semaine sur les fameuses plages de la Baja California avec Thibaut et Loïc. Je bouffe mille bornes en deux jours pour les rejoindre à la capitale, ensuite le desert est de même envergure, mais cette fois avec de la compagnie. Nous alternons les “cuotas”, autoroutes fort rapides mais loin d’être gratuites, et les “libres” qui nous permettent de voir un peu plus loin que le bout de notre nez, mais qui nous garantissent également de longues heures supplémentaires, ces dernières passant par tous les villages et zigzaguant dans les montagnes.

Nous arrivons finalement à Mazatlan et prenons le ferry pour La Paz, sur la péninsule.

Nous profitons des plages paradisiaques que nous offrent les lieux, et passons donc une semaine de repos bien mérité, alternant entre snorkeling, poker, bar, nuits à la belle étoile sur la plage, pâté naturellement présent, problèmes mécaniques pour certains et regarder les beaux-gosses surfer en n’osant plus retirer notre T-Shirt à côté d’eux.

Ayant un peu plus de temps, j’en profite pour un peu me remettre à la photo.

Ensuite, les deux zigotos reprennent le ferry vers le continent et je continue ma route vers le pays des ‘gringos’ ! Note sympa sur laquelle Thibaut a lourdement insisté : l’une des étymologies possibles du mot ‘gringo’ serait due à leurs uniformes, les Mexicains leur criant un petit “Green, go !” de bienvenue. Je n’y crois toujours pas trop :p

Une seule route traverse du sud au nord cette péninsule. La Ruta 1, qui fait pas loin de 1500 km. Depuis les plages paradisiaques ET désertes, jusqu’aux montagnes et au déserts, les paysages sont à couper le souffle.

Ma dernière étape sera Ensenada, ou j’en profite pour me faire un petit CouchSurfing. J’atterris chez Romi et ses deux superbes Huskies, Sando et Mika. Je prolonge le séjour pour passer une journée commune à Ensenada : aller vendre les fonds de garages au marché local la matinée, chercher pendant une heure un endroit pour manger cheap un dimanche, passer chez le vétérinaire pour la patte de Mika, passer prendre une petite Tequila dans le plus vieux bar de la ville, balader les chiens pendant 2h sur la plage au coucher du soleil, assister à l’échouage (échouement ?) d’un lion de mer blessé sans pouvoir réellement rien faire, penser avoir perdu les clés de la voiture sur la plage mais (ouf ?) se rendre compte qu’elles sont en fait encore sur le contact, toutes portes fermées et avec l’aide du serrurier, se rendre également compte que la batterie est naturellement morte du coup. Journée typique quoi !

Je m’en vais enfin pour Tijuana et galère pour passer la frontière (tiens donc ?). Après l’avoir passé 4 fois – deux fois à pied, deux fois en moto – et ceci dans les deux sens, je suis aux Etats-Unis d’Amérique !

Run baby, run. Still

Je ne savais pas vraiment comment scinder les aventures qui se sont passées depuis Salvador. Pour la bonne compréhension, je vais continuer avec la course jusqu’au Mexique et m’arrêter à la capitale, là ou j’ai rencontré Thibaut et Loic avec qui je suis toujours à l’instant (00h31, Thibaut attend 2h30 pour passer un examen via Skype. Soyons patients)

Les photos sont bien pauvres en quantité également. Autant la chaleur (plus de 35 degrés), l’humidité et l’insécurité me libèrent de toute envie de m’arrêter le long de la route pour immortaliser les instants. Trois photos uniquement, dont une d’internet.

J’étais donc arrivé au Salvador. Le pays étant malheureusement tout aussi mal réputé que l’Honduras, nous l’avons passé en quelques heures (je suis toujours avec Sebastian, le chilien). Ca impressionne toujours de prendre de l’essence à côté de mecs armés de shotgun. Salvador, premier pays d’Amérique Centrale où il ne faut pas payer de taxes.

Ensuite vint le Guatemala. 35 USD de taxes et une frontière extrêmement lente. Un seul guichet pour tous les véhicules mélangés, que ce soit en entrée ou en sortie. De plus, la fameuse Copa del Mundo commençant, ils passent nettement plus de temps les yeux figés face à l’écran que face à nous. Avec tout ce retard, nous entrons donc de nuit au pays, ce qui n’est pas l’idéal. Mais nous décidons tout de même de rejoindre Antigua, une ville dont on nous a souvent parlé. Le détour vaut la peine et n’ayant pas sorti l’appareil durant les deux jours que nous avons passé là-bas, je ferai appel au web pour illustrer les propos. Une fois de plus, la Belgique est petite. Je parle un peu au barman qui est français, il me parle d’un belge qui est venu dans cette ville il y a quelques années et s’est fait bon pote avec les gens du bar. Naturellement il était dans mon unité scoute ^^ Ensuite, la traversée des frontières touchant à sa fin, nous nous séparons, Sebastian partant vers le Belize, à l’est, et moi-même continuant vers le nord, droit au Mexique.

60 USD pour y rentrer, le prix du permis de circulation. Damnit ça commence à bien faire mais bon, c’est la dernière ! Ce soir-là, je loge en CouchSurfing chez Ignacio, 100 km après la frontière. Ignacio et Kristina (Lettonie si je me rappelle bien) sont ensemble depuis deux mois et sont tout deux de fortiches grimpeurs. J’arrive durant la soirée et nous faisons connaissance. Le lendemain, ils s’en vont pendant la journée initier un certain nombre d’amis au rappel, cette technique de descente de parois verticales. La moto ayant besoin d’un sérieux coup de maintenance, je me vois contraint de refuser l’invitation et reste durant la journée chez eux, à changer couronne, roulements, plaquettes etc. Un de mes roulements arrières était complètement foutu, heureusement que je suis tombé dessus en démontant la roue !

Moment assez marrant au supermarché. J’aurais aimé avoir pris la photo mais je vous avoue que je n’ai pas osé sortir l’appareil. Donc deux militaires font leurs courses, avec le caddie, l’uniforme, les deux gigantesques mitraillettes en mains, et la liste de course. L’image, je vous l’assure, était comique.

Durant la fin d’après-midi, pas mal de personnes passent par la maison, paniqués, en pleurs. Je ne comprends pas. Je demande, et l’on m’apprend qu’Ignacio est décédé durant une descente en rappel.

Je suis sans voix. Je ne réalise pas trop la chose et n’ayant pas plus d’infos, je n’ai d’autre chose à faire que de continuer la réparation de la moto. Plus tard, Kristina rentre en pleurs et m’explique. Durant un rappel, Ignacio a sans doute approché de trop près un nid d’abeilles et a été attaqué par des centaines d’ouvrières. La quantité abusive de venin lui a été fatale …

N’ayant toujours pas réussi à tout réparé, je me vois contraint de rester une journée de plus pour bricoler. Je serai seul à la maison car Kristina est allé vivre un petit temps chez la famille d’Ignacio. Elle était venue s’installer au pays uniquement pour lui. Maintenant sa vie prend une toute autre direction.

Je reprends la route un peu triste. Le journal que j’achète au feu rouge avec la tête de l’ami rencontré la veille en dernière page ne remonte pas le moral, et je me lance, pensif, pour 1000 km en vue de rejoindre Thibaut et Loic à la capitale, où nous allons passer une petite dizaine de jours en Basse Californie.

La vie est comme ça, et demain est un autre jour !

Run baby, run

Nous y voilà, le petit “running” vers le nord. Le passage de Colombie au Panama s’est bien passé. En 2h nous avons récupéré les motos et étions déjà en route !

Nous étions cinq à envoyer une moto depuis la Colombie : Joseba (ESP), Sebastian (CHIL), Alex (USA), Edmilson (BRE) et moi-même. A la sortie de l’aéroport, ayant tous des destinations, besoins et envies différents, nous nous séparons et je continue seul avec Edmilson vers le nord du Panama.

Premier rendez-vous : avec Thibault le 20 à Mexico City. Ce qui me laisse pas loin de 3500 km en 13 jours, ou encore 270 km en moyenne par jour, sans oublier les réputées frontières d’Amérique Centrale. Moins cosy que les mois précédents, mais ça passera !

Panama

En quittant Panama City, nous empruntons le pont “Las Americas” qui surplombe le canal. La symbolique impressionne.

Nous roulons donc à pas légèrement forcé avec l’ami brésilien, en route vers le Costa Rica. Malheureusement, les imprévus arrivent et Edmilson fait un accident avec un pickup. Le choc n’est pas trop violent et heureusement, il ne se casse “qu’un bras”. Mais du coup, plus de moto pour les trois mois à venir et fin de la course pour lui. Retour au Brésil pour se faire opérer et j’attends toujours de ses nouvelles pour la suite. La moto est chez la police pour le moment car oui, il y a un léger bug supplémentaire.

Tout véhicule étranger entrant dans un pays doit, pour la plupart du temps, obligatoirement contracter une assurance supplémentaire couvrant ce pays. Des fois, elle est facilement disponible à la frontière et ne vaut pas grand chose, des fois pas. Ici, arrivant par avion, nous n’en avions donc pas. Normalement, à vrai dire, ça n’est pas très grave car les constats se font toujours à l’amiable, mais pas de bol, là il s’est choppé le pickup d’un mec bien important du gouvernement, du coup pour l’amiable c’est un peu mort, va falloir faire tout ça selon les règles. Toujours pas de nouvelles à ce niveau non plus.

Après lui avoir été rendre visite à l’hôpital du coin, je continue la route seul. Le lendemain, Sebastian me rejoint et nous entamons le Costa Rica.

Costa Rica

“C’est beau”, “c’est beau” et ” bor*** c’est beau ” sont les seules pensées que j’ai en tête lors de mon arrivée dans le pays. Nous campons sur une plage paradisiaque et continuons à travers les terres. Je suis vraiment ébahi. Les maisons sont belles, tout est propre et ordonné, tout est vert et coloré, bref, tout est beau. J’en profite pour passer par deux spots supposés d’escalade mais l’un fermé en semaine, et l’autre introuvable. Nous nous séparons une dernière fois avec Sebastian, voulant profiter tranquillement d’une dernière journée sans devoir me soucier de la sécurité pour ensuite nous retrouver pour la traversée Nicaragua-Honduras-Salvador. Je logerai chez les pompiers ce soir là, en compagnie d’un autre chilien voyageant en vélo depuis plus de 3 ans.

Point de vue des frontières par contre, nous pensions que l’Amérique du Sud était compliquée, mais en fait, non 🙂 L’Amérique Centrale, c’est compliqué ! Tout d’abord, les douaniers sont neeeettement plus lents, ensuite les assurances sont très souvent imposées (assurance nationale) et naturellement, disponible seulement pour 3 mois. Nous passons 3 jours dans le pays, l’assurance sera de même : 27 USD.

Premier pays également où nous payons des impôts à la sortie du pays. 7 USD à nouveau.

Nicaragua

Sécurité supposée un peu plus vacante mais rien en ce sens lors de notre passage, malgré qu’il eut été bien court. Sinon, vu la barre haute du Costa Rica, de ce que j’ai vu du moins, c’était obligé de redescendre un peu à la normale point de vue paysages ! Assurance nationale de 3 mois pour 17 USD et taxes d’entrée et sortie.

Honduras

Malheureuse réputation d’être le pays le plus dangereux des Amériques de par son traffic de drogue. Bien que ce “dangereux” concerne principalement les gens qui s’aventure à circuler de nuit dans le pays, nous avons zappé le tourisme et traversé la chose en moins de deux heures. Assurance locale et taxes d’entrée : un peu moins de 40 USD (pour 2h !). Nous approchons donc les 100 USD pour 3 pays en moins d’une semaine. Peu agréable. Nous nous faisons par contre un plaisir de faire un peu scandale dans les postes douaniers.

Nous sommes maintenant au Salvador, toujours avec Sebastian. Salvador qui ne jouit pas d’une meilleure réputation, nous ferons pareils. Le Mexique se rapproche !

Point de vue météo, il fait très humide et chaud. Avec les bottes, le casque, les gants et la veste, je suis plutôt bien paré.

“Si c’etait facile, ca serait nettement moins marrant”

Et non, ça n’est pas tous les jours la vie en rose, même si les photos ne reflètent souvent que ces bons moments là 😉

Pour commencer, un peu d’histoire. Il faut savoir qu’entre la Colombie et le Panama, et bien il n’y a tout simplement pas de réseau routier. En effet, la mythique panaméricaine est coupée sur une distance de près de cent kilomètres. Cette région sauvage de dense jungle, et actuellement peuplée uniquement de tribus indigènes et de FARCs à la retraite, s’appelle la région de Darién. Pourquoi pas de route ? Plusieurs raisons tant écologiques, économiques et politiques. C’est principalement dû au fait que cette région est faite d’une jungle et de marécages très denses, ainsi que pour éviter le traffic de drogues depuis la Colombie vers l’Amérique Centrale.

Bref, pour les voyageurs, plusieurs options ayant chacune ses avantages et inconvénients s’offre à nous.

Option 1 : L’avion. Pas si cheap que ça (entre 400 et 500 USD par personne) et pas moins cher pour la moto (environ 1000 USD). L’avantage étant que c’est naturellement rapide et généralement sans problèmes pour récupérer la moto.

Option 2 : La plus reconnue dans le monde de la moto. Il s’agit de combo croisière/traversée trans-frontalier. On embarque donc la moto sur un voilier/catamaran à Cartagena (Colombie), on y embarque également une vingtaine de touristes qui veulent passer au Canada autrement que par les airs, et on part pour 2 jours de traversées et 3 jours dans les îles paradisiaques de San Blas (Panama). On s’en sort pour un peu plus de 1000 USD tout compris, avec la moto.

Option 3 : Plus aventureuse mais la plus cheap, il s’agit de prendre une combinaison de bateaux de port en port depuis Turbo (Colombie). Pas mal l’on réalisé avec une moto également. C’est par contre la sortie du pays la plus illégale qu’il est possible de faire. Plus question de remettre les pieds de la moto dans le pays par après. Autre problème, il y a également beaucoup de traffic de drogues par là, et en cas de coup dur, on retrouve souvent mystérieusement un kilo de coke dans sa valise, ce que les forces de l’ordre ne prennent généralement pas trop bien. Le budget est inférieur à 500 USD avec la moto.

Option 4 : Par container et bateau. Le problème est que cela dure souvent quelques jours, qu’il n’y a pas beaucoup de cargos qui s’en vont par semaine, et qu’il s’agit de trouver d’autres personnes pour remplir son container car c’est tout de même 4000 USD la grosse boite. Aussi, le déchargement dans le pays d’arrivée n’est jamais gratuit, encore moins prévisible, et souvent très peu plaisant.

Après avoir comparé les plus et les moins, je décide donc de craquer le catamaran et m’en vais à Cartagena. Je rencontre alors les 3 autres motards (Chili, Espagne et USA) qui prendront également place sur Jacqueline (le catamaran) et nous entamons les démarches administratives avec le capitaine. C’est alors que commence un belle séries de surprises.

Pour rentrer un véhicule étranger dans un pays, on reçoit à l’entrée un certificat d’importation temporaire qu’il s’agit d’annuler lors de la sortie du véhicule. Bref, même système que le passeport. Nous avons donc tous cette entrée, et il s’agit de l’annuler pour pouvoir être clean vis-à-vis du système et pouvoir entrer à nouveau le véhicule dans le pays par après. Première surprise donc, la douane ne veut pas annuler l’entrée du véhicule car nous quittons le pays par un port et bateau privés, et non par un port adapté à ce genre de transferts. Le capitaine nous assure alors que “on a toujours fait comme ça, on n’annule jamais le papier et il n’y a pas de problème. Ici en Colombie, les systèmes douaniers ne sont pas interconnectés”. Nous n’y croyons pas un mot mais n’ayant pas à revenir dans le pays avec la moto, nous nous faisons à l’idée.

Le lendemain, nous chargeons alors les 4 motos et le départ est imminent. Nous sommes 20 au total et l’équipe s’annonce sympathique. Après 10 min, à la sortie du port, la douane maritime nous contrôle et apparemment, le capitaine du port à foiré un papier et n’a pas indiqué que ce voilier transportait des touristes. Bref, nous ne pouvons quitter le port sans ce papiers et rebroussons chemin. Le départ est reporté au lendemain et nous faisons la fête sur le cata. La tension monte déjà légèrement car nombreux sont ceux ayant un temps de vacances limité. C’est là que je me rends compte à quel point c’est agréable de voyager sans deadline.

Lendemain 8h du matin, nous avons tous rendez-vous au bureau de migration pour quelques questions. La douane s’est en fait rendue compte, alors que ça fait plus de dix ans que ça tourne, que tout ce traffic est complètement illégal et que ce voilier n’est en aucun cas habilité à transporter des touristes et encore moins des motos. Bref, ils recueillent alors quelques témoignages du comment nous avons atterrit dans ce business (pour info, tout vient de cette page, mais il en existent des dizaines d’autres. TOUS sont illégaux). Nous repartons et finalement il en convient après s’être battus toute la journée que le bateau ne partira pas avec les motos malgré une bonne quantité de pot-de-vin offerts. Nous l’avons un peu mauvaise d’avoir fait tant de chemin et d’effort pour que ce plan tombe à l’eau, et devons ouvertement nous opposer à descendre les motos tant que l’on n’aurait pas reçu notre deposit en cash. Après quelques heures, le capitaine cède, voyant qu’il va perdre bien plus d’argent si les motos ne descendent pas à temps. Nous passons deux heures à tout débarquer et nous en allons vers un hostal, en quête de nouvelles solutions. Quand aux autres voyageurs du bateau, ils ont encore une inspection à faire le lendemain 7h avec la douane et peuvent “sans aucun soucis y aller” dixit le capitaine. Faut savoir que pas loin de la moitié des gens on un avion depuis Panama pour rentrer au boulôt en Amérique ou Europe juste à temps. Une des filles a même son visa de 3 mois en Colombie expiré la veille. La tension monte.

Entre temps, nous décidons de revenir sur Bogota en vue de prendre l’avion, le seul plan réellement safe. Dernier problème : lors de l’embarquement, le capitaine a été faire le tampon de sortie du pays pour tous les passeports. Nous ne sommes officiellement dans aucun pays. Nous devons donc aller annuler cette sortie réalisée deux jours auparavant. Seulement ce cher douanier a prêté son tampon d’annulation de cachet à son pote (oh divine Colombie), alors il nous fait tout simplement une seconde entrée. Nous avons 2 jours inexistants dans le passeport. On va se marrer à la frontière.

Le lendemain, nous entamons donc 1000 km de route pour un peu plus de 2 jours. Nous apprenons également que les autres passagers n’ont finalement pas pu partir et n’ont même pas encore revu leur argent. Belle misère en vue. On a d’ailleurs fait une petite photo souvenir pour le propriétaire du bateau, un certain autrichien Fritz, qui ne s’est jamais bougé de chez lui pour venir ne fut-ce que tremper un pouce dans le pâté présent.

Enfin, nous arrivons à Bogota et faisons appel à Lyn Cargo, une société réputée pour le transport de moto depuis la Colombie. Nous passons une journée à les nettoyer (obligatoire pour l’avion. Je n’ai jamais vu la mienne autant briller) et une journée à attendre pour signer peu à peu des papiers. J’en profite pour aller grimper en salle avec un pote que j’avais rencontré à Suesca. Ensuite, cerise sur le gâteau et j’enchaine les problème avec ma carte visa, ce qui m’amène à acheter mon ticket avec la carte de Sebastian (le Chilien) exactement 3 heures avant que l’avion ne décolle. Ah.

Nous sommes maintenant au Panama, et il fait chaud 🙂