Rock and Ride

Article fort ciblé escalade car cela résume bien ces deux dernières semaines en Colombie. Si vous en avez marre de m’entendre m’extasier devant ce qui n’est finalement que des gros cailloux, je vous en prie, passez votre chemin et nous nous voyons au prochain article (qui ne sera pas tellement plus joyeux mais qui parlera d’autre chose que de pierres 🙂

Arrivée donc à [Suesca], le site le plus important du pays. Suesca est un petit village à moins d’une heure au nord de Bogota, bien tranquille et connu pour ses roches. Celles-ci se trouvent à 5 minutes du centre, le long d’une voie ferrée abandonnée depuis pas loin de deux ans. Les falaises sont assez mystiques de par leurs particulières barbes végétales. L’accès y est vraiment simple et je décide alors de me poser au camping de Ricardo, juste en face des voies. Seulement voilà, pendant la semaine, il m’apprend qu’il n’y a tout simplement personne, contrairement aux week-end où l’on se marche dessus. On est lundi. Je me balade un peu le long des rails et fais la connaissance de quelques grimpeurs locaux avec qui je ferai mes premières voies durant les deux premiers jours.

Suesca est tout autant connu pour ses voies sportives que pour ses voies traditionnelles. Seul gros défaut du site : les routes sportives sont extrêmement mal équipées (il n’est pas rare d’avoir quatre mètres entre deux points) et souvent le danger de la potentielle chute que l’on pourrait subir gâche un peu le plaisir de la grimpe. En effet, l’escalade en Colombie est assez récente et le matériel est encore bien cher, du coup, on économise. Je m’en sors d’ailleurs avec une belle brûlure à la jambe.

Aussi, après le pantalon, va aussi falloir finalement s’avouer vaincu au niveau des chaussons et s’en procurer d’autres avant les USA. Dommage, mais tout de même agréable d’avoir à nouveau une pointe ! Ceci sera au dépend de mon pauvre pied qui m’handicapera du coup pendant toute cette période mais qui maintenant s’est enfin réparé ! (oui je sais, ils sont saaaaales. Mais bon, j’ai marché pieds nus toute la journée aussi)

Ensuite j’avais rendez-vous avec Jorge, rencontré par CouchSurfing, pour faire ma première voie classique, mais ayant un problème avec ses examens, il ne pourra venir finalement qu’un jour et c’est avec Sebastian que j’apprends à faire mes premiers “empotres”, soit les différentes techniques pour escalader des fissures tout en bloquant un, deux, trois ou quatre doigts, voire même le poing entier. Un style complètement différent d’escalade, et damnit, c’est beau ! Ensuite le lendemain vient donc Jorge depuis Bogota et nous faisons une voie mythique de Suesca, la fameuse LP, une voie traditionnelle de quatre longueur pas très compliquée mais vraiment sympa. Je fais tout en second car je ne sais pas encore comment placer les Cams et coinceurs. Ensuite, après pas loin de 5 heures tout compris, je fais ma première en tête, et la nuit tombe déjà. Nous craquons une pure pizza au village ensuite Jorge s’en retourne vers Bogota et je m’apprête à reprendre la route vers le nord.

Second site que j’avais en tête : [La Mojarra], près de Bucarramanga. J’arrive au refuge de Richie, un ami du mec qui m’a vendu les chaussons et qui m’offrira sympathiquement mon séjour dans son hostal (à 50 mètres des falaises) en l’échange de quelques montages photos en vue d’ouvrir de nouvelles voies dans un nouveau secteur. Son hostal, comme tout ceux des grimpeurs que j’ai rencontré jusqu’ici, est extrêmement agréable (par dessus tout la salle de yoga située au sommet d’une des falaises), et du coup, naturellement, j’y rencontre des grimpeurs pour aller me dégourdir pendant le week-end. Ce ne sont ici que des voies sportives mais un style d’escalade que j’adore et j’y vois d’ailleurs mon niveau légèrement s’améliorer, ce qui fait plaisir à voir !

Ensuite, mon temps s’est écoulé et je me vois contrains de rejoindre rapidement Cartagena dans le nord pour quitter le pays avec le bateau que j’ai réservé une semaine auparavant. Mais ça, c’est une autre et looongue histoire (qui est encore loin d’être terminée au moment ou j’écris ces lignes)

A toute !

Ah et j’avais un autre jeu pour vous, mais vu comme vous vous êtes moqué de mes 7 pauvres différences, je jouerai seul

Ciudad Don Bosco

7 mai
“Marie ! Je passe en Colombie demain, quid ?”
“Grosse fête d’adieu des espagnoles qui travaillent ici vendredi soir, ramène-toi”
“Heu, ok !”

C’est résumé mais cela illustre bien mon entrée dans le pays 🙂 Pas loin de 1000 bornes dont la moitié de routes de montagne en 48h. Oyee. Mais cela ne me dérange pas car j’avais prévu de trainer à quatre endroits : Medellin, Suesca, La Mojarra et la la région de Cartagena dans le nord. De plus, la région frontalière avec l’Equateur est réputée région dangereuse ( je l’avoue, ça je l’ai découvert après ). Ce sont donc deux journées un peu similaires. Debout à 6h du matin, et fini journée à 19-20h. Ca n’est pas de tout repos, surtout que 50% du temps c’est la drache (oh douce saison des pluies), mais damnit, que c’est beau ! Très peu de clichés malheureusement car une fois de plus, je ne veux pas attirer l’attention. Je garde donc le meilleur pour moi, mais je vous gâterai aux US promis !

Vendredi 20h, j’arrive donc trempé jusqu’au os à la Ciudad Don Bosco, après avoir suivi par deux fois des locaux en moto pour une vingtaine de minute qui m’ont fortement aidé à trouver ma route parmi les collines de Medellin. Ciudad Don Bosco c’est quoi ? Pour résumer, c’est une sorte de pensionnat pour des enfants socialement défavorisés (souvent il s’agit de familles qui se dé-responsabilisent tout simplement de l’éducation de leur enfant) qui possède certains côtés du pensionnat que nous connaissons, et certains côté de la prison. Du bon et du mauvais, rien n’est parfait, mais l’idée se voit optimiste. Marie effectue un stage là-bas et le directeur m’offre sympathiquement le toit et la cantine pour le temps que je désire. La 1000-bornes-party se montre assez radicale, le lendemain de la veille aura raison de nous pour une durée plus ou moins longue.

Ensuite s’entame une semaine bien calme, entre organisation des 45 jours qu’il me reste pour atteindre la Californie (la pression que je redoutais commence à se faire sentir), recherche de nouveaux sponsors pour du matériel d’escalade, mise à jour du site web et mise en ligne du site réalisé pour PAM Tablada, l’association qui m’a accueilli un mois durant au Pérou, parties d’échec avec les enfants, slack, lecture, piscine, et j’en passe. Parfait pour se ressourcer !

Le dimanche nous allons tout de même à Guatapé, petit village tout mignon où se trouve la Piedra del Penol, énorme boule de pierre de plus de 100m de haut, qui vous l’avez deviné, s’escalade et dont la présence au beau milieu de nulle part me laisse perplexe. On se tape une fois de plus la drache en moto, mais la course vaut le coup et le retour est paisible.

Enfin, je retarde également mon départ car j’ai une occasion de revoir un vieil ami, Thomas, un portugais que j’ai connu durant mon Erasmus à Santiago. Nous passons donc une soirée ensemble avant que je parte. Cette dernière se voit signée par un échec, passant plus de temps en voiture qu’en sortie, mais nous avons tout de même pu un peu discuter entre deux taxis.

Pas loin de dix jours après (je crois que j’avais bien besoin de me poser), je reprends alors la route pour Suesca, LE site d’escalade de Colombie, ou j’ai rendez-vous dans quelques jours avec Jorge pour entamer mes premières voies traditionnelles, oh ouais !

Bien que cela s’est fortement calmé ces dernières années, la Colombie reste le pays ayant le nombre le plus élevé de kidnapping dans le monde. Contrairement aux régions touchées par des problèmes de drogue, je me sens ici nettement plus concerné et ne perd pas une occasion pour demander l’état de la région dans laquelle je me lance. Cela dit, je commence à conclure qu’à moins d’être une image importante, si l’on respecte le fait de rester sur les grands axes (qui sont nettement plus sympas que l’E411) et que l’on ne roule pas de nuit, on peut traverser le pays sans aucun soucis.

Notes

1) Tous les motards sont obligés de porter casque et chasuble avec son numéro de plaque. En effet, pendant les années difficiles, si l’on voyait deux personnes sur une moto, c’était pour une seule et unique raison : faire son compte à quelqu’un. Certains pays ont résolu le problème en tout simplement interdisant la présence de deux hommes sur une moto ou même en raccourcissant les selles des motos. La Colombie a préféré rendre plus visibles et identifiables les passagers.

2) Si la vendeuse du coin ou encore la serveuse d’un quelconque restaurant t’appelle “amor”, c’est normal. Les colombiens sont verbalement très câlins.

3) Les deux dernières photos ont été prises à deux secondes d’intervalle. Le jeux des sept différences, vous connaissez ? Eh oui, ici on est sérieux et on se la joue pour les photos. Pas question de rire !

4) J’ai du prendre un peu sur moi et m’avouer vaincu : mon pantalon est définitivement à jeter.

Green Eyes

Conclusion de l’épisode péruvien donc, la dernière épreuve étant le passage de frontière. Nous avons encore été victime de la bonne organisation et communication des douaniers. Première étape, la sortie du Pérou. Faut savoir que pour ces frontières, il y a toujours quatre passages différents : la sortie du pays pour le véhicule et soi-même, et l’entrée dans le second pour ces deux mêmes, les postes de chaque état étant souvent séparés de quelques kilomètres. Nous sortons donc tout d’abord les deux véhicules, ça passe. Ensuite il s’agit de nous sortir nous-même. Cela dure un peu à cause de la mauvaise date d’entrée des trois autres et de mon passport régularisé à Lima. Ceci réglé, il y a tout de même un bug : nous pouvons sortir du Pérou, mais nous ne pouvons rentrer en Equateur car ils n’ont apparemment pas de poste frontalier de l’autre côté. Un poste unique, va savoir à quoi ça sert, mais soit. Nous devons donc faire demi-tour et faire un détour de trois cents kilomètres pour entrer via un autre poste. Seulement voilà, nos véhicules sont sortis et ne peuvent re-rentrer avant demain. Bonne blague. Les deux postes différents (douane pour les véhicules et migration pour nous-même) se contredisent à souhait et après un petit temps, nous en convenons finalement de tout de même sortir du Pérou par là et de faire soixante kilomètres de détour en Equateur pour valider notre entrée. Arrivés à cette frontière, ils n’ont pas l’air de trouver ça suspicieux de valider notre entrée dans le pays, arrivant du côté de ce dernier, et bref, nous y sommes !

La différence avec le nord du Pérou est notable. Les montagnes reprennent le dessus, le vert également au détriment du soleil. Les villages et maisons de campagne sont belles. Bref, on se sent safe à nouveau et inaugurons ça par un petit camping sauvage, tout en nous renseignant tout de même sur la région.

Marrant également : au niveau de la frontière, une sorte de guêpe (une bonne grosse guêpe alors) a cru bon de s’inviter dans mon casque et de me baiser la joue. Après quelques nausées, j’en ressors avec une gueule légèrement asymétrique que je trainerai pour pas loin de quatre jours, réduisant considérablement ma capacité à me faire des copains.

Nous arrivons sur Cuenca, ville très sympathique apparemment classée par certains magazines comme la ville la plus agréable pour profiter pleinement de ses dernières années, ce qui lui vaut une quantité considérable de retraités américains vivants plus que correctement avec leur pension et ne faisant aucun effort pour s’intégrer à la plèbe.

Une dernière soirée ensemble et le trio s’en va vers le nord pendant que je pars en quête de parois, Cuenca étant apparemment le centre d’escalade du pays. Je m’en vais vers le village de Paute, et de bouche à oreille, je tombe sur un mec de la télévision locale qui veut faire un reportage sur le voyage, ainsi que Pablo, un addict aux sports “extrêmes”, qui me fournira même pour ces quelques jours mon studio personnel dans le village. Premier soir, pour fêter la rencontre, nous partons en quête de fête et je me vois finalement emmené dans un vilain strip-club local (mine de rien, mon premier en vingt-trois ans !). Le mélange d’alcool aura eu raison de moi le lendemain matin, lorsqu’il me propose d’aller faire un vol en parapente. J’espère que personne n’était en-dessous 🙂

Ah oui aussi : Il faut savoir que pour circuler avec un véhicule étranger dans un pays, il faut pour chacun de ces pays se munir d’une assurance locale obligatoire, la seule effective en cas d’accident, en fin de compte. Nous passons une journée à chercher cela, trouvant finalement pour la voiture mais par contre impossible de mettre la main sur un assureur pour moto étrangère. Après avoir été redirigé pas loin d’une dizaine de fois vers une autre entreprise qui “j’en suis certain, assure les motos étrangères”, je pense avoir fait la boucle et me rends à l’évidence : je circulerai sans assurance, tout comme une partie de l’Argentine et la Bolivie. Non pas par choix (ces assurances coutent cinq dollars pour un mois) mais bien parce que j’y suis contraint … Va falloir rouler prudemment !

Je passe une journée entière dans son atelier à refaire une structure pour la caisse supérieure de la moto et le lendemain il me présente Jorge Felipe, un ami grimpeur avec qui j’escalade une journée [Paute]. Bouche à oreille encore, je me rends à [Cojitambo] chez Juan qui entame la construction de son hostel / camping en face d’un massif rocheux imposant. Nous allons le lendemain initier un couple d’ami qui est de passage chez lui à l’escalade, et le surlendemain, je m’en vais avec Jorge Felipe à l’attaque d’une voie de plus de deux cents mètres en huit longueurs. Un délice même si la pluie nous rattrape durant la dernière longueur.

Je prends alors la direction de la côte pour aller gouter de la fameuse “Ruta del Sol”. Je monte jusqu’à la hauteur de Manta, et je dois avouer, je ne suis pas ébloui. Sans doute le ciel constamment gris et la chaleur omniprésente jouent-t-ils leur petit rôle. Je passe une soirée à la fameuse plage de Montanita, tout simplement le Cancun équatorien (et un rien moins cher). Je trouve tout de même pour le dernier soir de quoi camper sur une idyllique petite plage à Puerto Cayo. La côte est supposée légèrement plus dangereuse que les montagnes ici en Equateur, je prends donc mes précautions histoire d’en savoir bien assez sur les endroits ou je m’arrête.

Le monde de l’escalade est petit et je m’en rend une fois de plus compte : en retournant vers la montagne, je suis accueilli par Jane et Daniel, un jeune couple qui construit actuellement son centre médical pour animaux de la jungle. Depuis septembre ils travaillent plein tube sur leur projet on ne peut plus respectable, leurs constructions étant en harmonie avec leurs idées durables. N’hésitez pas à jeter un coup d’oeil si ça vous intéresse, ils n’ont aucune aide financière et n’entameront la construction de leur maison uniquement lorsque le centre sera prêt à accueillir les premiers animaux. Ces derniers me conseillent donc d’aller voir leur ami Thomas, dans le nord, près de Quito, ce dernier ayant beaucoup de connaissances dans le monde de la grimpe, lui-même étant friand du sport.

La nuit tombée, après être passé par la Laguna Quilotoa et ses impressionnantes rives colorées, j’arrive dans la zone et tombe sur Greg et Angelica, l’un des USA et l’autre de Colombie, voyageant à deux sur une KLR 650. Ils cherchent également logement et nous allons finalement tous trois frapper à la porte de Thomas. L’accueil est chaleureux, surtout après que l’on se rende compte que le-dit Thomas était en fait le même Thomas qui a passé une soirée à nos côtés chez Juan, à Cojitambo. Lui, ses deux frères et ses parents ont une superbe propriété et travaillent beaucoup aux champs. Nous les aidons par-ci par-là et ensuite Greg et Angelica s’en vont vers la côte, et le lendemain c’est mon tour. Si vous êtes friands d’aventure et de grimpe, allez également jeter un oeil sur le blog des frères, les photos sont bien sympas !

J’ai rendez-vous avec Loïc, Sophie et Gaëlle en Californie fin juin, nous sommes le sept mai, va falloir choisir ! Greg a pu me donner un paquet d’infos plus qu’intéressantes sur la traversée de l’Amérique centrale, venant lui-même de là-bas. Je suis donc en train de cogiter quant à l’itinéraire. Les deux pays ou j’aimerais trainer un peu avant la Californie sont la Colombie et le Mexique. Je passerai sans doute les autres très vite. Je préfère faire deux pays à mon aise qu’essayer de les faire tous sans finalement de profiter d’un seul.

PS : Les vaches de Thomas sont des monstres dont le garrot dépasse presque ma tête

PPS : Anecdote assez comique sur le Pérou que j’avais zappée, du moins comique pour les Louvanistes : Le père abbé qui gère le monastère dans lequel je suis resté quelques jours à Puno s’avère être le frère de notre cher Doudou

PPPS : Attention à la vitesse, plus de cent km/h et tu vas trois jours en prison !

On the road again

Enfin ! Je n’y croyais plus. Après pas loin de vingt jours de paperasserie (et non les dix auxquels je m’attendais), le départ est imminent !

Tout se remet petit à petit en place, grâce à vos généreux dons, à l’assurance, à l’ambassade belge de Lima on ne peut plus rentable et à l’aide précieuse des parents qui ont remué ciel et terre pour me refaire de nouveaux papiers depuis la Belgique, je suis à nouveau équipé pour continuer l’aventure ! Je suis donc resté pendant ces vingts jours chez mama Rosa. Accueil une fois de plus incroyable, avec la famille et les belges, ces vingts jours furent bien moins pénibles que ce que ça aurait pu être.

Il faut savoir qu’au-delà de la paperasserie ‘normale’ pour refaire passeport, papiers de la moto, documents d’entrée dans le pays etc., lorsque que j’arrive au poste de migration de Lima, on m’annonce que je ne suis tout simplement jamais rentré dans le pays, si ce n’est il y a deux ans lors de mon séjour Erasmus. En effet, cette sauce de douanier péruvien a encore shitté et ne m’a pas entré dans le système. Cerise sur le gateau, ils veulent que l’ambassade belge prennent la responsabilité de leur erreur en assurant ma rentrée dans le pays à telle date, ce qu’il ne peuvent naturellement pas faire. Heureusement, en jouant sur les mots, nous avons pu obtenir ce cachet la semaine suivante. Vint ensuite l’ultime test, la réception d’un colis de mon sponsor XSories avec une nouvelle GoPro et tout l’équipement (encore un gigantesque merci à eux, n’hésitez pas à visiter leur site, ils font du bon matos de voyage). En effet, étant donné que c’est du matériel neuf, ils veulent me taxer 18% ainsi qu’une voire deux semaines de délais pour des papiers douaniers. Bref, l’embrouille ne sent pas bon. Heureusement, DHL m’a bien aidé sur place et ils m’ont conseillé d’accéder en coulisse au paquet, retirer tous les emballages, et faire passer le colis comme matériel personnel et donc usagé, ce que je fais avec grand plaisir. Seulement ce n’est jamais simple, et à la douane on me demande pourquoi donc ce colis vient de la part d’une entreprise nommées Xtreme Video, localisée en France. Mert’, je n’y avais pas pensé et commence alors instinctivement à mentir à un douanier comme je ne l’ai jamais fais, yeux dans les yeux. Il en sort que cette entreprise est celle de mon père qui vit maintenant en France, qu’il a envoyé le matos au nom de l’entreprise pour déduire les frais d’envoi des impôts, que le matériel parait neuf mais que c’est en fait des retour de garantie qui ont de légers défauts et qui sont maintenant invendables et donc officiellement ‘usagé’. Bref, je m’enfonce dans un beau pâté, mais après deux jours, j’ai enfin le colis en main ! Fin prêt !

Les adieux avec la famille pour une seconde fois, je leur dis ‘à la semaine prochaine’ et quitte Lima.

Avec tout ça, voyager seul dans le nord du Pérou n’est finalement pas aussi facile que ce que je pensais et ma forte prudence, voire légère paranoïa, m’empêche de profiter pleinement du voyage. Je décide alors de commencer par rejoindre Natascha, Adeline et Tom à Huaraz, dans les montagnes au nord du Pérou, et d’atteindre l’Equateur en leur compagnie.

Les quatre premiers jours, les filles s’en vont faire un trekking et Tom et moi décidons d’aller escalader dans un ‘bosque de piedras’, soit une forêt de pierres [Hatun Machay], lieu magique pour l’escalade parait-il. La réputation est fondée, l’endroit extraordinaire, et nous passons donc du bon temps entre les murs et le refuge, ou une bonne quarantaine d’autres grimpeurs sont présents. La météo est réglée comme une horloge : beau temps de huit à treize heures, ensuite viennent les nuages voire la pluie. Le rythme est donc adapté et à huit heures nous sommes déjà sur les parois.

Après ceci, nous prenons la route et en deux jours atteignons la frontière. Sur le chemin, nous avançons à coups de corruption. En effet, dans mes papiers volés était mon papier d’assurance, ce que j’ai complètement zappé de refaire, pensant que le sticker sur la moto suffisait. Je suis également contraint de voyager avec des copies des papiers de la moto, car apparemment, c’est tout bonnement impossible de refaire des originaux sans que la police belge ne constate en personne la moto et moi-même, en Belgique donc. Quand aux autres, ils ont également une date d’entrée douteuse dans le pays (le douanier – et oui encore – a tout simplement fait un cachet d’un mois trop tôt) ainsi que des papiers d’assurance qui ne plaisent pas aux forces de l’ordre. Point de vue du cash, nous avons donc à penser au budget essence, budget bouffe ainsi que budget corruption 🙂

Nous arrivons finalement à la frontière, petite boule dans le ventre à l’incertitude de pouvoir continuer ensemble, l’un de nous restant bloqué à la frontière ‘ Stress donc !

(Pour les plus curieux, vous savez déjà que je suis bel et bien en Equateur et que malgré une petite histoire encore, nous sommes passés 🙂

Modern Gold Rush

Petit article pour donner un coup de pouce à Gilles et potentiellement à moi-même en soutenant le projet suivant d’un trekking de trois mois en complète autonomie dans les montagnes enneigées du Yukon. Pour cela, rien de plus simple, deux minutes de votre temps, voire moins si vous faites ça bien ! Ce système de bourse se cloture ce soir (ou demain ?). Soit, si le coeur vous en dit, alors faites ça là, tout de suite 😉

[ Depuis Eagles en Alaska jusqu’à Norman Wells en Territoires du Nord-Ouest, 4 jeunes et 2 chiens tenteront de traverser à pied et en hiver le Yukon d’Ouest en Est, au Canada. Durée prévue : 3 mois. Imaginez ! Plus de 850 km d’étendues vierges et sauvages le long du Cercle Polaire Arctique : montagnes, lacs, rivières, forêts, toundra ; caribous, orignaux, lynx, loups, grizzlis, aigles ; vieilles cabanes de trappeurs et de chercheurs d’or, sur les traces des pionniers et explorateurs du fameux Klondike. En raquettes et à ski, tirant nos vivres sur des traineaux, nous espérons rythmer ces vallées enchanteresses du “crounch crounch” pacifique de nos pas dans la neige. ]

Site web

Et soutenez-nous via like sur l’event Facebook , ou mieux, en venant voter pour nous à la soirée du mardi 29 avril, 20h, à Louvain-la-Neuve. (voir l’image jointe pour le système de ‘likes’, et l’événement Facebook pour les détails de la soirée du 29)

Sinon de mon côté, je vois enfin la fin de cette galère administrative bien qu’il manque encore quelques éléments. J’espère vraiment pouvoir quitter Lima mercredi au plus tard !

Shit happens.

Episodes légèrement plus sombres quand au Pérou, pas de support multimédia cette fois, vous allez comprendre pourquoi.

Je quitte donc la Bolivie début mars. Je vous avais déjà parlé de ce douanier extrêmement bourré qui m’avait fait rentrer dans le pays. Eh bien lors de la sortie, on révise mes papiers à la frontière et l’on tombe sur le numéro de châssis de la moto : PAS UN SEUL numéro de bon sur la quinzaine. J’explique la situation au douanier qui heureusement est compréhensif et ça passe. J’en reste tout de même semi-amusé / semi-perplexe.

Ensuite je passe deux jours dans un monastère à Puno (merci tante Anne pour le contact) ou je prends bon repos et découvre un autre rythme de vie également très intéressant.

Je me dirige après vers Cusco où je fais des petits tests sociaux : je me pose sur la place principale avec la moto et j’attends. En une ou deux heures, je rencontre Bianca, une espagnole tombée amoureuse de Cusco, son ami Juanjo également de Mallorca, un couple de grimpeurs, un autre grimpeur avec qui je conviens d’aller escalader le lendemain, un serveur qui s’ennuie un peu, une vendeuse locale qui m’aide pendant trente minutes à trouver une adresse, … et j’en passe. Et pour tout ça, je n’ai pas fais le moindre effort : je m’assois et j’attends. J’aime 🙂

Je reste alors finalement trois jours sur place en compagnie de Bianca et Juanjo. Bianca écrit et publie dans une revue locale et propose à son éditeur d’y intégrer mon histoire, ce qu’il accepte avec grand plaisir.

Vint le moment de bouger. Je quitte Cusco, rejoins la côte et son désert et ensuite l’équipe de Pam Tablada à Lima, l’association dont vous avez déjà eu un aperçu avec le post précédent. Excellente semaine, alternative et enrichissante. Nous sommes huit belges sur place ainsi que notre famille d’accueil. Sorties, animations, repos, … C’est sympa ! On prend même le temps d’aller grimper le week-end [Canchacalla]. Lors du retour, j’ai droit à ma première crevaison après 14 000 km, ensuite la seconde 20 km plus loin, pour terminer avec le pneu déchiré. A deux heures du matin, nous sommes dans notre lit ! Neuf heures de route pour soixante kilomètres. Peu rentable.

Après une semaine, je reprends la route et commencent les misères. Il est quatre heures trente, la nuit approche, je cherche un spot safe pour la tente. Premier village, je ne trouve rien, je décide alors de couper par chemins de terre une portion de quatre kilomètres pour rejoindre au plus vite la sécurisante panaméricaine, mais cette fois-ci, je ne prends pas la peine de me renseigner sur la zone. Erreur. Deux kilomètres après avoir quitté le village, au milieu des plantations de cannes à sucre qui dépassent les deux mètres, sept personnes cagoulées et armées sortent de nulle part, tirant en l’air et me prenant ensuite en joue. Je tente la fuite mais glisse et me plante stupidement. Ils m’attrapent et m’emmènent dans les hautes herbes à l’abri des regards. Les premières dix minutes je ne suis naturellement pas à l’aise pour un sou, mais heureusement je me rends vite compte qu’ils n’en veulent qu’à mon argent. Après pas loin d’une heure, ils me laissent repartir, mon chargement ayant perdu plus de 5000 euros de valeur. Déclaration de vol, nuit au commissariat, contact avec les parents et l’assurance, … Un beau bordel. J’ai réussi à garder mes cartes gsm, cartes mémoire et un disque dur de sauvegarde. Papiers et porte-feuille également. Je m’en sors donc finalement pas trop trop mal, surtout que l’assurance pourrait normalement couvrir un peu plus de la moitié des frais. Je pensais retourner à Lima pour me remettre un peu chez Rosa (notre famille d’accueil de l’assoc’), mais après réflexion, je ne veux pas retourner en arrière. Je rejoins alors la ville, loge en auberge et passe deux jours à réparer la moto qu’ils ont tout de même bien maltraité également. Ensuite c’est le coup de grâce. Exténué des événements, je vais manger en ville, pose mon sac au sol et m’apprête à engloutir violemment mon poulet-frite, lorsque après trente secondes d’inattention, je me rends compte que mon sac a disparu. Echec critique, je pète légèrement un câble et repasse quatre heures de déposition au poste. On m’a donc piqué tout ce qu’il me restait de valeur, soit mon disque dur de sauvegarde, mes balises satellite, et mes papiers (toujours pas mon porte-feuille bizarrement). Le retour sur Lima est maintenant inévitable. Je suis à nouveau chez Rosa. L’accueil chaleureux de toute l’équipe fait plaisir à voir et j’entame une dizaine de jours de paperasseries et de rachat matériel (à ce propos d’ailleurs, je vous rappelle que la catégorie « dons » du site est toujours ouverte si jamais vous ne savez quoi faire des cinq euros qui trainent dans votre poche :D).

Je tire énormément de cette « expérience » (du moins la première, le second vol est juste stupide) et revisite ma façon de voyager pour la suite. Beaucoup de réflexions et discussions. Certains me conseillent de by-passer la zone centrale des Amériques, je n’en ai pour l’instant aucune envie, restant convaincu que cette agression est le résultat d’une erreur et n’aurait jamais du arriver si j’avais fais ça bien. Ce sont des choses qui existent et malgré tout on le savait avant de commencer. L’idée est donc pour l’instant de sauter la partie nord du Pérou en empruntant uniquement la sécurisante panaméricaine, mais les discussions parentales sont en cours. Je m’en remet vite – peut-être trop – mais ce n’est pas le cas de tous et ce n’est pas toujours facile à gérer.

BREF, je suis donc de retour à la maison et me ré-équipe tout doucement tout en entamant les démarches administratives. J’ai finalement tout de même trouvé quelques photos diverses (de Natascha principalement) pour illustrer la petite famille et l’ambiance !

PS : En ce moment, l’une des jeunes de l’association est à l’hôpital et nécessite une intervention urgente ; seulement voilà, ici, sans argent, pas de soins. Chacun achète le matériel nécessaire à l’opération à la pharmacie de l’immeuble. Cette dernière n’était pas en mesure de se payer ces 500 soles (120 euros) et nous avons alors tous – et principalement la caisse du projet “Pour une histoire” – participé aux frais. Bizarre de sauver une vie avec dix euros ^^

VIDEO – Pour une histoire

Je vais un peu ruiner la ligne du temps de mon séjour au Pérou mais d’un point de vue multimédia, ça sera nettement plus clair si je sépare ma semaine ici à Lima du reste du voyage. Je vais commencer par cette première.

Je suis donc arrivé à la capitale dimanche passé pour rejoindre Natascha, Adeline et Tom dans leur projet “Pour une histoire“. Je pensais rester quelques jours, mais il m’ont bien ferré et je ne quitterai Lima qu’après une semaine en mode chef loups. Leur projet ? En gros, parcourir l’Amérique du Sud à raconter des histoires et animer des enfants défavorisés. Ils n’ont pas la prétention de se dire en train de changer le monde, mais j’en repars convaincu que ces jeunes en gardent un chouette souvenir. Plaisant à regarder.

Un jour photo, un autre vidéo et les autres à animer, la semaine était intéressante et une fois de plus, variée par rapport à ce dont j’ai l’habitude. Je joins le petit montage que je me suis amusé à faire également. Enjoy !

VIDEO – Argentine

Et voilà avec un peu de retard la vidéo d’Argentine !

Ca ne vaut naturellement pas celle de CineGringos mais bon 😉

Anecdote : après six heures de montage dans un monastère au Pérou, le pc bug lors de l’exportation. Les six heures sont à refaire … Légèrement pénible.

El gringo pago.

J’ai donc enfin passé une nuit en tente sur le salar d’Uyuni, bouni !

Petite après-midi comique avant ça : énorme bataille générale durant plus de trois heures dans le centre d’Uyuni. Les équipes ? Tout simplement les gosses contre les gringos, et il faut savoir que : de un, ils sont beaucoup, et de deux, ils sont bizarrement bien organisés. Bref, malgré avoir dévalisé les vendeurs de ballons d’eau à cent mètres à la ronde, nous nous sommes finalement fait surpassés par les armes massives des gamins. Faut dire que nous même nous attaquions entre nous, et que s’il advenait qu’une quelconque personne traverse innocemment voire naïvement la place, il pouvait s’abreuvoir pendant des jours uniquement en torchant ses tissus. Certains n’appréciaient pas : les plus drôles.

Après cette plus qu’excellente nuit, je décide alors de ne pas en rester là et de traverser la bête. Quatre-vingt kilomètres sur un océan gelé : unique. Par contre rien n’est gratuit. De par ce petit excès de sel, la moto prend assez cher et malgré un nettoyage précaire à la sortie, je pète la chaine, son support ainsi que le vélocimètre dans la centaine de kilomètres suivante.

Les paysages sont toujours aussi beaux. Je ne compte plus les champs de quinoa, sorte de céréale locale sur-cultivée sur les hauts plateaux boliviens et péruviens.

Ma route croise par hasard la ville d’Oruro justement pendant son carnaval, qui est supposément le plus grand événement culturel de l’année en Bolivie. Toutes les auberges y sont naturellement complètes mais par chance, le petit vieux qui m’a aidé à laver la moto se trouve avoir un appartement ici-même. Je m’y rends donc et on me prête sympathiquement une cave pour le temps désiré (des fois, je me sens tout de même assez proche de la vie en rue ^^). Seulement malchance, la bouffe bolivienne a eu raison de moi et je me retrouve physiquement réduit durant les fêtes. Deux jours plus tard, toujours pas mieux, je décide tout de même de quitter ma cave, étant convaincu que moralement ça ne m’aidait pas tant que ça.

J’arrive alors à La Paz, ou je resterai une semaine en CouchSurfing chez Catalina, une équatorienne qui vit depuis deux ans dans la ville et est actrice de théâtre. Assez marrant, sa colloc accueille elle-même également un CouchSurfer canadien, Fred. Nous passons la semaine peinard à mater des films jusque pas d’heure et s’empiffrer de pop-corn. La bonne vieille vie de colloc’ !

Ensuite vient le moment de bouger et je m’en vais au Pérou. C’est dommage, je n’ai qu’une minable photo des costumes de Carnaval boliviens car je n’arrive toujours pas à me débarrasser de ma gêne à photographier quelqu’un. Va falloir un peu travailler ce côté là …

Ah et il s’est passé un truc marrant : depuis que j’ai quitté Uyuni, soit la route du Dakar, je n’ai rencontré que des gens excessivement charmants et accueillants (contrairement à mon passage en 2012). L’overdose de touristes durant janvier a vraiment dû intoxiquer le sud du pays. Je maintiens tout de même que l’hostilité envers les étrangers est réellement plus présente que dans les autres pays, ne fut-ce qu’au niveau gouvernemental. Malgré ma bonne volonté, je n’ai malheureusement pas vraiment trouvé explication à cela (L’hostilité des citadins. Celle du gouvernement est compréhensible : les étrangers ont plus de tunes que nous, on va bien les taxer. Compréhensible mais aucunement approuvé).

VIDEO – Jeune et con

Allez je vais tout de même vous partager le travail des amis hollandais de Cinegringos car malgré le côté un peu Redbull, mon anglais de bébé stressé devant deux caméras et ma tronche mal rasée, les images et l’expérience étaient assez uniques.

Je tiens tout de même à préciser que l’interview s’est faite en une prise et pas vraiment de place pour reprendre mes dires car le soleil terminait sa course bien trop rapidement. Ce que je dis n’est donc pas à prendre au mot. Pour ce qui est des parents particulièrement, bien qu’au départ ils n’étaient de fait pas entièrement enchantés que je quitte le droit chemin avec des rêves parfois très optimistes voire utopiques, dès le moment où ils ont vus ma motivation à réellement réaliser ce voyage, il m’ont parfaitement appuyé et je les remercie pour ça !

Checkez les autres vidéos de ces garçons, ils font ça bien et sont loin d’avoir fini. Tout est à regarder en HD naturellement 😉

[Vidéo et photos réalisées par Dave van Hoorn et Michael Zomer]