Last but not least ? Facile …

Le voilà, l’épisode final du premier volet de cette belle aventure. Déjà un an – même pas au fond, à peine onze mois ! – et me voici au Canada.

Une chose à la fois. Je quitte donc aux dernières nouvelles Smith Rock en Oregon. Je pars vers Eugene, dans le même Etat, pour passer dire bonjour à Antonio, Aaron et Jessica que j’ai rencontré à Smith la semaine précédente. Nous irons grimper à [FlagStone] ensuite au [Mount Beacon] près de Portland, où – juste pour le trip – nous passerons une nuit en portaledge. Pour ceux qui ne connaissent pas, un portaledge, c’est en fait une sorte de lit de camp que l’on installe sur une paroi verticale pour pouvoir y passer la nuit. C’est ainsi que les gens réalisent des voies de plusieurs jours, dormant suspendu dans le vide. C’est très sympa, mais particulièrement encombrant ! J’ai donc eu mon premier aperçu de la chose et dans les prochains mois j’espère bien pouvoir m’engager sur de telles voies de plusieurs jours !

Ensuite, le mauvais temps arrive et je me résigne, assez fatigué des dernières semaines, à rejoindre Vancouver en une traite. Je me ferai accueillir par Gaetan et Lucie pour ma première nuit, ensuite par Adrien pour la semaine suivante. Commence alors une semaine de mise sur pied, à checker le meilleur deal pour un abonnement téléphone, obtenir un numéro social en vue de pouvoir travailler, et surtout, trouver une colloc’ ! J’arrive en ville le premier septembre et je découvre que naturellement, point de vue logement, c’est le gros rush étudiant et c’est la guerre ! De plus je cherche quelque chose d’assez spécifique, soit une colloc’ avec plus de 4 personnes et une ambiance conviviale (oui, ici c’est spécifique apparemment ^^). Pas question de s’esquiver pendant un an et rester enfermé dans sa chambre. Je suis donc au taquet sur les annonces et envoie plus d’une cinquantaine de mails pour finalement, après une semaine, trouver ce que cherchais ! Durant la semaine, j’ai pu également rencontrer un peu la populace belge présente en ville et me rendre une fois de plus compte que le monde, et particulièrement la Belgique, est minuscule !

Nous sommes fin de la première semaine de septembre, et la chambre se libère le premier octobre. Mhmm, il fait magnifique dehors et apparemment, ce n’est pas si courant pour cette période ! Squamish, le plus grand spot de grimpe du pays, est seulement à 45 minutes de route. Mhmm, est-ce que je cherche raisonnablement un job et assure ma position financière pour les mois à venir, ou est-ce que je craque quelques semaines de grimpe avant que la pluie ne se ramène pour de longs mois d’hiver ?

J’arrive donc au pied du Chief, la principale montagne de Squamish, et sur qui je tombe ? Naturellement Ben, que j’avais déjà rencontré à Smith Rock, à plus de 750 km de là. Squamish est magnifique. Des montagnes partout, majoritairement du soleil. Peu importe ce qui va se passer par après, aucun regret !

Nous avons de la chance sur le temps. Sur mes deux semaines, seulement deux jours de pluie. Squamish est un paradis pour le bloc, l’escalade traditionnelle et possède une bonne quantité de routes sportives de qualité. Bref, obligé d’y trouver son bonheur ! Ce qui est assez marrant, c’est que à Squamish, les endroits pour se poser sont assez concentrés et il n’est pas rare de tomber sur des stars de la grimpe. Ben est tombé sur Alex Honnold fin aout et nous avons grimpé et discuté au calme aux côtés de Jimmy Webb. Comique.

Ben est là pour le mois, je grimperai donc la majorité du temps avec lui, switchant entre pousser nos limites en sport et y aller tranquillement avec la trad’. Grâce à ces deux semaines, le niveau est à nouveau un peu amélioré et je prends confiance pour aller plus loin en trad’.

Les deux moments forts du périple :

1) Nous grimpons des voies sportives assez faciles car des amis de Ben sont de passage et nous sommes un gros groupe, juste là pour profiter de la belle après-midi. Nous sommes donc une bonne dizaine au pied de la paroi sur une ligne de plus de dix mètres, lorsque l’on aperçoit un écureuil entre la paroi et notre ligne humaine, au sol. Je ne sais pas comment il est arrivé là, mais ce dernier semble complètement paniqué et envisage une sortie par la gauche. Un mètre en avant et, manque de bol, des jambes ! Mert’, demi-tour, deux mètres vers la droite et, manque de bol, des jambes ! Il se retourne vers la paroi, regardant vers le haut “Mhmm, ça va pas le faire, le côté mur de ce mur est bien trop vertical” semblait-il dire, pour ensuite tenter une sortie deux mètres vers la gauche, ça sera sans doute mieux et, manque de bol, des jambes damned ! Complètement désemparé, ce pauvre écureuil nous a fait ce petit jeu pendant 30 secondes, soit une bonne dizaine d’aller-retour sous nos yeux amusés, pour finalement se tourner à nouveau vers la paroi et se dire : “Fuck it”. Il a donc littéralement marché sur ce mur vertical parfaitement lisse jusqu’à disparaitre. On était sur le cul 🙂 Et encore, après cette échappée, on le voit redescendre quelques mètres, tête la première, et prendre un autre chemin vers la droite.

2) Avant-dernier jour de grimpe, nous avons un projet pour le dernier jour qui est un truc assez challenging, du moins pour moi : le Grand Wall. C’est une des ascensions classiques de Squamish, mais c’est assez solide. La première ascension a duré 40 jours ! (pour les curieux, c’est principalement de la trad’ : 5.10b, 5.10b, 5.8 sport (4 bolts pour 40m, heu … runout ?), 5.9 sport (tout aussi runout), 5.10b traverse, 5.10b, 5.11a ainsi qu’une bolt ladder, 5.11a bolted, 5.10b, 5.10c. Autant je suis à l’aise en 7- en sport, autant du 6c (5.11a) en trad’ c’est pas de la blague et suis encore loin de leader ça ^^). Donc nous sommes tous autour de la table de pique-nique en début de soirée, après une bonne journée de grimpe, et nous rendons compte qu’en fait demain, il va pleuvoir ! Damn, la pluie se ramène pour plusieurs jours et tout le monde s’en va … Mhmm … Je blague alors sur le fait de partir là, maintenant. Résultat ? Cam, Josh, Ben et moi, on s’en va à minuit du camping, 3 cordes sous les bras, pour 9 longueurs de nuit (on skippe quand même les deux premières). Oh ouais ! Cam et Josh sont les leaders, soit ceux qui sont seront en tête pour les voies, et Ben et moi sont les poids morts 😀 La route ne sera vraiment pas évidente, avec des traversées plus qu’effrayantes à quelques centaines de mètres du sol, c’était intense ! Le moment fort : lorsque Josh est au crux (l’endroit le plus difficile) de The Sword (la première 5.11a) et commente : “Oh damned, that’s hard. Ow damn, I won’t do it … – You’re fine ? – Yeah, I’m fine … but the cam is rolling … Damnit ! Ok no, that’s ok … Ow that’s rolling again ! OK, fuck it, I go. Watch me !”. Tout ceci à 3h du mat’, 200m de haut. Intense :p Finalement Cam pourra la leader nous continuons pour, lors la dernière voie, se rendre compte que notre lampe frontale ne sert plus à rien : c’est déjà le matin ! Après 9h de grimpe, nous y sommes ! Mais, ça n’est pas la fin. Reste Bellygood ledge, un rebord de pas plus de dix centimètres au dessus du vide et non protégé, excepté par la corde fixée au suivant qui se trouve à quinze mètres, et un peu moins d’une heure de trekking. Nous retrouvons les autres au camping en train de déjeuner, les mêmes que nous avons quitté neuf heures plus tôt. Grosse journée au calme et dodo tôt ce soir ! Je vous ai glissé quelques photos extra car je n’avais naturellement pas mon appareil sur moi 😉

Le premier octobre approche, je me suis bien amusé, et il est temps. Merci à tous d’avoir suivi la chose, ça m’a fait plus que plaisir de pouvoir faire plaisir en partageant mon plaisir 😀 Je continuerai peut-être ce blog avec les prochaines aventures à venir, ou en ferai un différent pour la suite … Sentez-vous libres de vous désinscrire de la newsletter dans tous les cas. En espérant que cela en a inspiré certains et motivé d’autres à faire ce qu’au fond vous avez toujours voulu faire. La vie est faite pour être vécue, lancez-vous, surtout si vous en avez l’occasion ! (et vous en avez bien plus l’occasion que ce que vous croyez, si si) Trop de gens passent à côté de leurs rêves. Et non, je n’ai pas rencontré que des jeunes sur la route 🙂

BREF, FAITES-VOUS PLAIZ !

Alex.

5 thoughts on “Last but not least ? Facile …

  1. heee mais pourquoi tu stoppe ton blog? moi jveux un article en famille!!! juste quand on arrive tu fermes… simpa le bro!
    et quid apres le canada? a dans 2 sem!

  2. Et nous non plus on veut pas que tu fermes ton blog !!!! c’est trop bien de s’évader avec toi dans ces régions plus fantastiques les unes que les autres ! et puis on a de tes nouvelles et on voit combien tu en profites ! good luck pour la suite! Kiss NicoDelphLanceLaetiLauriane

  3. Pouah t’as envoyé du fat en escalade ! Ca devait être dingue ! C’est toujours aussi bon de te lire. Et toute bonne conclusion 😉 Continue à kiffer ta vie !

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