Call If Horny – Part II

– L’honneur du titre revient, toujours, à Monsieur Cobut –

Second épisode de l’aventure californienne. Tant pour vous que pour moi, ça sera plus simple de scinder la chose ainsi.

Nous en étions donc à ce que les deux filles s’en aillent vers de différentes contrées pendant que nous restons, Loïc, Nathan et moi-même, à Tuolumne Meadows, partie supérieure du mythique Yosemite National Park. Pendant que Loïc amène les filles à la station de bus dans la vallée, j’en profite avec Nathan pour faire une magnifique voie surplombant le lac. Ensuite l’après-midi nous irons jouer sur le Puppy Dome (car oui, Tuolumne c’est un ensemble de petits et moins petits domes de pur granite, au beau milieu de gigantesques forêts de pins). (Et leurs noms sont parfois funky)

Le lendemain, Nathan nous quitte et nous entamons avec Loïc un projet qui nous surprendra quelque peu. La voie que nous entamons à 11h est estimée à 6-8h de grimpe et 1h30 de marche pour la descente. Elle fait 300 mètres de hauteur, et pas loin de 500 mètres en longueur, soit la distance à réellement escalader. Tout cela entièrement en traditionnelle et en 14 longueurs. Nous commençons bien heureux le projet en estimant que 11h + 7h de grimpe + 1h30 de descente, c’est aisément tranquille pour pouvoir diner au calme au camping. La première longueur nous coutera une heure à chacun. C’est la plus délicate de l’ensemble de la route et le fait qu’elle soit à moitié humide n’a sûrement pas aidé. Nous avons donc pris 2h pour nos premiers 40m. Nous repassons en revue le Topo et décidons de continuer. Heureusement, cela se facilite sur la suite et nous continuons de bonne humeur notre grimpette vers le sommet. Le temps nous rattrape bien trop rapidement et c’est sur des petites terrasses où l’on peut à peine poser deux culs que nous profitons à pleins poumons de cet air à 200% frais, de la vue sur ces pins qui ne nous paraissent maintenant pas plus grand que des centaines de Jelly Bellies (juste les verts), et d’un coucher de soleil grandiose.

Voilà ! Le soleil est couché, nous revenons tout doucement à la réalité et nous rendons sympathiquement compte que tiens, nous ne sommes en fait qu’à la moitié et n’avons qu’une lampe frontale pour deux (cette sauce d’Alex a oublié la sienne au campement). Mhmm, intéressant. Marrant de se dire tout de même que nous avons 150 mètres dessous, 150 mètres dessus, et aucun échappatoire 😀 Une barre de céréale, une petite pomme, de la flotte, et c’est reparti ! Grimper de nuit est également assez agréable. Le seul soucis est cette unique lampe qui nous obligera à faire de très courtes longueurs, et poussera Loïc à avancer à l’aveuglette pour tout le reste de l’escapade, la lampe étant indispensable pour ouvrir la voie et installer les relais. Nous passons donc en mode machine et calmement, avec l’aide précieuse du Topo pour ne pas se perdre, continuons jusqu’à finalement atteindre le sommet, lorsque justement il commençait à réellement faire bien froid.

Nous faisons rapidement une petite photo-souvenir de nos bouilles et entamons la descente. Il n’y a plus besoin de corde pour celle-ci, mais dans le noir complet et sans connaitre, ça n’est tout de même pas toujours évident. Après un certain temps, nous atteignons enfin l’orée du bois et marchons pour une petite heure de plus vers la voiture, en gueulant des chansons pas vraiment répétitives (même pas pendant 1h d’affilée) pour éloigner les ours.

Enfin ! La voiture ! Quelle heure? 3h ?!!

Avec le datage de la photo, on a pu voir après coup que nous ne sommes arrivés au sommet qu’à 1h50, et non vers 11h-00h comme nous le pensions. 14h50 de grimpe, 1h10 de trekking au beau milieu de la nuit. Eh bien, belle première !

Le lendemain, nous prenons la matinée de congé et grimpons encore un peu l’après-midi avec de sympathiques nouveaux projets pour les jours à venir. Malheureusement, cette grimpette aura eu raison de nous et nous nous voyons trop détruits que pour entamer et profiter comme il se doit un projet similaire. Nous quittons alors finalement le parc et entamons notre route vers le nord, plus précisément vers le lac Tahoe. Plusieurs zones de grimpe nous attirent vers ces contrées.

Le lac Tahoe étant sur-touristique, surtout le week-end, nous nous dirigeons vers le lac Echo en espérant s’y baigner, faire un peu de bouldering et qui sait, un peu de grimpette. Nous ne connaissons pas la zone mais arrivés sur place, nous parvenons tout de même à nous amuser sur deux supposées voies et profiter comme il se doit de la masse d’eau offerte. Le soir venant, nous sommes en train de profiter d’un bon Coca frais après une efficace journée lorsque Bill et son fils nous invite à prendre une petite embarcation à moteur pour nous loger dans sa cabane, à l’autre bout du lac. L’endroit est paradisiaque. Nous arrivons au bout du lac et à notre plus grande surprise, après 5 minutes dans un minuscule canal au fond du lac primaire, nous débouchons sur un second lac “secret”. Nous apprendrons par après que la plupart de ces cabanes, uniquement accessibles par bateau, sont propriétés d’un grand nombre de professeurs de l’université de Berkeley. Un autre lac un peu plus loin était celui des profs de Stanford. Damn !

Calme complet, pas d’électricité, au bord de ce lac paradisiaque, nous avons quelques pensées pour l’ami Tesson au bord de son Baikal.

Le lendemain, petite promenade matinale à 6h lorsque le lac est encore un miroir parfait, petit trekking avec la famille pendant la matinée, et nous reprenons la route pour la côte cette fois. Nous passerons par San Francisco à nouveau pour prendre Adam qui partagera quelques jours d’aventure avec nous avant de continuer de son côté ses recherches de vie.

Adam est à la recherche d’une communauté d’artistes pour lesquels il pourrait cuisiner car il adore ça. Nous passons donc dans une zone un peu plus spécifique de la Californie. Nous remontons depuis San Francisco la fameuse route California 1, qui ne manque pas à sa réputation. Ensuite nous arrivons dans ce que l’on appelle l’Emerald Triangle, l’une des principale zone de production de cannabis de l’ensemble des Etats-Unis. Nous passons également par un endroit curieux appelé Area 101, en référence à l’Area 51 et la route 101 qui traverse la zone. C’est en ce lieu que se passe chaque année la Emerald Cup, “the world’s longest running outdoor organic cannabis cup”. Nous avons pu également assister à un speech de Laura Eisenhower, la petite fille du 34ème président des Etats-Unis, à propos des Aliens. Comique.

Nous reprenons ensuite la route, faisons nos adieux à Adam qui s’en va avant que nous arrivions à Redding et rejoignons Jenni, Rudy et Little Rudy, la famille d’accueil de Loïc lors de son échange il y a de cela 6 ans. Jenni, malgré sa cinquantaine, est sur-active et nous emmène faire du ski nautique, nous pousse à aller grimper aux alentours et faire telle ou telle descente en rafting. Pas très reposant, mais plus que plaisant !

Le Canada approche, Vancouver particulièrement. Les démarches administratives pour mon Working Holiday Visa touchent à leur fin et j’aspire de plus en plus à me poser un petit moment. Du bon en vue !

PS : En ce moment, il y a autour de moi 7 incendies sur les montagnes avoisinantes dont on peut voir les fumées à des lieues à la ronde. Et parait que la saison des incendies n’a pas encore commencé … Ah oui, il fait 40 degrés constamment dans cette ville pendant l’été 🙂

One thought on “Call If Horny – Part II

  1. Je ne t’envie pas du tout, non. Moi en ce moment, je rédige mon mémoire dans cette salle très accueillante qui se trouve aux Epures de LLN, et ça c’est plez. Paf ! Sois pas jaloux, hein 😉

Leave a Reply to Gilsou Cancel reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *