Run baby, run. Still

Je ne savais pas vraiment comment scinder les aventures qui se sont passées depuis Salvador. Pour la bonne compréhension, je vais continuer avec la course jusqu’au Mexique et m’arrêter à la capitale, là ou j’ai rencontré Thibaut et Loic avec qui je suis toujours à l’instant (00h31, Thibaut attend 2h30 pour passer un examen via Skype. Soyons patients)

Les photos sont bien pauvres en quantité également. Autant la chaleur (plus de 35 degrés), l’humidité et l’insécurité me libèrent de toute envie de m’arrêter le long de la route pour immortaliser les instants. Trois photos uniquement, dont une d’internet.

J’étais donc arrivé au Salvador. Le pays étant malheureusement tout aussi mal réputé que l’Honduras, nous l’avons passé en quelques heures (je suis toujours avec Sebastian, le chilien). Ca impressionne toujours de prendre de l’essence à côté de mecs armés de shotgun. Salvador, premier pays d’Amérique Centrale où il ne faut pas payer de taxes.

Ensuite vint le Guatemala. 35 USD de taxes et une frontière extrêmement lente. Un seul guichet pour tous les véhicules mélangés, que ce soit en entrée ou en sortie. De plus, la fameuse Copa del Mundo commençant, ils passent nettement plus de temps les yeux figés face à l’écran que face à nous. Avec tout ce retard, nous entrons donc de nuit au pays, ce qui n’est pas l’idéal. Mais nous décidons tout de même de rejoindre Antigua, une ville dont on nous a souvent parlé. Le détour vaut la peine et n’ayant pas sorti l’appareil durant les deux jours que nous avons passé là-bas, je ferai appel au web pour illustrer les propos. Une fois de plus, la Belgique est petite. Je parle un peu au barman qui est français, il me parle d’un belge qui est venu dans cette ville il y a quelques années et s’est fait bon pote avec les gens du bar. Naturellement il était dans mon unité scoute ^^ Ensuite, la traversée des frontières touchant à sa fin, nous nous séparons, Sebastian partant vers le Belize, à l’est, et moi-même continuant vers le nord, droit au Mexique.

60 USD pour y rentrer, le prix du permis de circulation. Damnit ça commence à bien faire mais bon, c’est la dernière ! Ce soir-là, je loge en CouchSurfing chez Ignacio, 100 km après la frontière. Ignacio et Kristina (Lettonie si je me rappelle bien) sont ensemble depuis deux mois et sont tout deux de fortiches grimpeurs. J’arrive durant la soirée et nous faisons connaissance. Le lendemain, ils s’en vont pendant la journée initier un certain nombre d’amis au rappel, cette technique de descente de parois verticales. La moto ayant besoin d’un sérieux coup de maintenance, je me vois contraint de refuser l’invitation et reste durant la journée chez eux, à changer couronne, roulements, plaquettes etc. Un de mes roulements arrières était complètement foutu, heureusement que je suis tombé dessus en démontant la roue !

Moment assez marrant au supermarché. J’aurais aimé avoir pris la photo mais je vous avoue que je n’ai pas osé sortir l’appareil. Donc deux militaires font leurs courses, avec le caddie, l’uniforme, les deux gigantesques mitraillettes en mains, et la liste de course. L’image, je vous l’assure, était comique.

Durant la fin d’après-midi, pas mal de personnes passent par la maison, paniqués, en pleurs. Je ne comprends pas. Je demande, et l’on m’apprend qu’Ignacio est décédé durant une descente en rappel.

Je suis sans voix. Je ne réalise pas trop la chose et n’ayant pas plus d’infos, je n’ai d’autre chose à faire que de continuer la réparation de la moto. Plus tard, Kristina rentre en pleurs et m’explique. Durant un rappel, Ignacio a sans doute approché de trop près un nid d’abeilles et a été attaqué par des centaines d’ouvrières. La quantité abusive de venin lui a été fatale …

N’ayant toujours pas réussi à tout réparé, je me vois contraint de rester une journée de plus pour bricoler. Je serai seul à la maison car Kristina est allé vivre un petit temps chez la famille d’Ignacio. Elle était venue s’installer au pays uniquement pour lui. Maintenant sa vie prend une toute autre direction.

Je reprends la route un peu triste. Le journal que j’achète au feu rouge avec la tête de l’ami rencontré la veille en dernière page ne remonte pas le moral, et je me lance, pensif, pour 1000 km en vue de rejoindre Thibaut et Loic à la capitale, où nous allons passer une petite dizaine de jours en Basse Californie.

La vie est comme ça, et demain est un autre jour !

3 thoughts on “Run baby, run. Still

  1. Soulagée de te savoir en Baja California, repose-toi un peu… physiquement mais surtout moralement! les images sur internet laissent rèver.. :-)Merci pour les news, kisss

  2. Ça fait de la peine à lire. Content que t’ai pas été grimper ce jour-là. Et pour une note plus joueuse : bonne retrouvailles avec Loic (Cobut) 😉 !

  3. je suis deso pour ton cop, quel coup du sort. Je me sentirai quand même mieux quand tu ne sera plus entouré de kalach et riot gun..heureusement tu commences a t’en éloigner bonne route.

Leave a Reply to dad Cancel reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *