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Green Eyes

Conclusion de l’épisode péruvien donc, la dernière épreuve étant le passage de frontière. Nous avons encore été victime de la bonne organisation et communication des douaniers. Première étape, la sortie du Pérou. Faut savoir que pour ces frontières, il y a toujours quatre passages différents : la sortie du pays pour le véhicule et soi-même, et l’entrée dans le second pour ces deux mêmes, les postes de chaque état étant souvent séparés de quelques kilomètres. Nous sortons donc tout d’abord les deux véhicules, ça passe. Ensuite il s’agit de nous sortir nous-même. Cela dure un peu à cause de la mauvaise date d’entrée des trois autres et de mon passport régularisé à Lima. Ceci réglé, il y a tout de même un bug : nous pouvons sortir du Pérou, mais nous ne pouvons rentrer en Equateur car ils n’ont apparemment pas de poste frontalier de l’autre côté. Un poste unique, va savoir à quoi ça sert, mais soit. Nous devons donc faire demi-tour et faire un détour de trois cents kilomètres pour entrer via un autre poste. Seulement voilà, nos véhicules sont sortis et ne peuvent re-rentrer avant demain. Bonne blague. Les deux postes différents (douane pour les véhicules et migration pour nous-même) se contredisent à souhait et après un petit temps, nous en convenons finalement de tout de même sortir du Pérou par là et de faire soixante kilomètres de détour en Equateur pour valider notre entrée. Arrivés à cette frontière, ils n’ont pas l’air de trouver ça suspicieux de valider notre entrée dans le pays, arrivant du côté de ce dernier, et bref, nous y sommes !

La différence avec le nord du Pérou est notable. Les montagnes reprennent le dessus, le vert également au détriment du soleil. Les villages et maisons de campagne sont belles. Bref, on se sent safe à nouveau et inaugurons ça par un petit camping sauvage, tout en nous renseignant tout de même sur la région.

Marrant également : au niveau de la frontière, une sorte de guêpe (une bonne grosse guêpe alors) a cru bon de s’inviter dans mon casque et de me baiser la joue. Après quelques nausées, j’en ressors avec une gueule légèrement asymétrique que je trainerai pour pas loin de quatre jours, réduisant considérablement ma capacité à me faire des copains.

Nous arrivons sur Cuenca, ville très sympathique apparemment classée par certains magazines comme la ville la plus agréable pour profiter pleinement de ses dernières années, ce qui lui vaut une quantité considérable de retraités américains vivants plus que correctement avec leur pension et ne faisant aucun effort pour s’intégrer à la plèbe.

Une dernière soirée ensemble et le trio s’en va vers le nord pendant que je pars en quête de parois, Cuenca étant apparemment le centre d’escalade du pays. Je m’en vais vers le village de Paute, et de bouche à oreille, je tombe sur un mec de la télévision locale qui veut faire un reportage sur le voyage, ainsi que Pablo, un addict aux sports “extrêmes”, qui me fournira même pour ces quelques jours mon studio personnel dans le village. Premier soir, pour fêter la rencontre, nous partons en quête de fête et je me vois finalement emmené dans un vilain strip-club local (mine de rien, mon premier en vingt-trois ans !). Le mélange d’alcool aura eu raison de moi le lendemain matin, lorsqu’il me propose d’aller faire un vol en parapente. J’espère que personne n’était en-dessous 🙂

Ah oui aussi : Il faut savoir que pour circuler avec un véhicule étranger dans un pays, il faut pour chacun de ces pays se munir d’une assurance locale obligatoire, la seule effective en cas d’accident, en fin de compte. Nous passons une journée à chercher cela, trouvant finalement pour la voiture mais par contre impossible de mettre la main sur un assureur pour moto étrangère. Après avoir été redirigé pas loin d’une dizaine de fois vers une autre entreprise qui “j’en suis certain, assure les motos étrangères”, je pense avoir fait la boucle et me rends à l’évidence : je circulerai sans assurance, tout comme une partie de l’Argentine et la Bolivie. Non pas par choix (ces assurances coutent cinq dollars pour un mois) mais bien parce que j’y suis contraint … Va falloir rouler prudemment !

Je passe une journée entière dans son atelier à refaire une structure pour la caisse supérieure de la moto et le lendemain il me présente Jorge Felipe, un ami grimpeur avec qui j’escalade une journée [Paute]. Bouche à oreille encore, je me rends à [Cojitambo] chez Juan qui entame la construction de son hostel / camping en face d’un massif rocheux imposant. Nous allons le lendemain initier un couple d’ami qui est de passage chez lui à l’escalade, et le surlendemain, je m’en vais avec Jorge Felipe à l’attaque d’une voie de plus de deux cents mètres en huit longueurs. Un délice même si la pluie nous rattrape durant la dernière longueur.

Je prends alors la direction de la côte pour aller gouter de la fameuse “Ruta del Sol”. Je monte jusqu’à la hauteur de Manta, et je dois avouer, je ne suis pas ébloui. Sans doute le ciel constamment gris et la chaleur omniprésente jouent-t-ils leur petit rôle. Je passe une soirée à la fameuse plage de Montanita, tout simplement le Cancun équatorien (et un rien moins cher). Je trouve tout de même pour le dernier soir de quoi camper sur une idyllique petite plage à Puerto Cayo. La côte est supposée légèrement plus dangereuse que les montagnes ici en Equateur, je prends donc mes précautions histoire d’en savoir bien assez sur les endroits ou je m’arrête.

Le monde de l’escalade est petit et je m’en rend une fois de plus compte : en retournant vers la montagne, je suis accueilli par Jane et Daniel, un jeune couple qui construit actuellement son centre médical pour animaux de la jungle. Depuis septembre ils travaillent plein tube sur leur projet on ne peut plus respectable, leurs constructions étant en harmonie avec leurs idées durables. N’hésitez pas à jeter un coup d’oeil si ça vous intéresse, ils n’ont aucune aide financière et n’entameront la construction de leur maison uniquement lorsque le centre sera prêt à accueillir les premiers animaux. Ces derniers me conseillent donc d’aller voir leur ami Thomas, dans le nord, près de Quito, ce dernier ayant beaucoup de connaissances dans le monde de la grimpe, lui-même étant friand du sport.

La nuit tombée, après être passé par la Laguna Quilotoa et ses impressionnantes rives colorées, j’arrive dans la zone et tombe sur Greg et Angelica, l’un des USA et l’autre de Colombie, voyageant à deux sur une KLR 650. Ils cherchent également logement et nous allons finalement tous trois frapper à la porte de Thomas. L’accueil est chaleureux, surtout après que l’on se rende compte que le-dit Thomas était en fait le même Thomas qui a passé une soirée à nos côtés chez Juan, à Cojitambo. Lui, ses deux frères et ses parents ont une superbe propriété et travaillent beaucoup aux champs. Nous les aidons par-ci par-là et ensuite Greg et Angelica s’en vont vers la côte, et le lendemain c’est mon tour. Si vous êtes friands d’aventure et de grimpe, allez également jeter un oeil sur le blog des frères, les photos sont bien sympas !

J’ai rendez-vous avec Loïc, Sophie et Gaëlle en Californie fin juin, nous sommes le sept mai, va falloir choisir ! Greg a pu me donner un paquet d’infos plus qu’intéressantes sur la traversée de l’Amérique centrale, venant lui-même de là-bas. Je suis donc en train de cogiter quant à l’itinéraire. Les deux pays ou j’aimerais trainer un peu avant la Californie sont la Colombie et le Mexique. Je passerai sans doute les autres très vite. Je préfère faire deux pays à mon aise qu’essayer de les faire tous sans finalement de profiter d’un seul.

PS : Les vaches de Thomas sont des monstres dont le garrot dépasse presque ma tête

PPS : Anecdote assez comique sur le Pérou que j’avais zappée, du moins comique pour les Louvanistes : Le père abbé qui gère le monastère dans lequel je suis resté quelques jours à Puno s’avère être le frère de notre cher Doudou

PPPS : Attention à la vitesse, plus de cent km/h et tu vas trois jours en prison !

5 thoughts on “Green Eyes

  1. Mais pas chaud tester un peu la prison mec haha ? Rien de tel que d’être derrière les barreaux du sheriff en mode Lucky-Luke 😀

    As usual, belles photos mon vieux, et bravo pour le vomi en plein air :-))

  2. Hola chico!
    Heureux de te savoir à nouveau sur les routes et en bonne santé!
    Nous on continue à regarder ces photos avec envie!
    A tu salud!

  3. Superbes photos (comme d’habitude, c’est vrai, mais), surtout celles de Puerto Cayo et du Laguina Quilotoa. Ca fait rêver !

    “Bonswaar !”

  4. Alex,

    Trop bien de savoir que l’équateur t’accueille si bien. Ca donne envie d’y être !

    A plus et, j’essaie de t’avoir sur skype mais rien n’y fait !

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